Nourrissons de Chambéry : le germe est détecté

Les premiers résultats des enquêtes sanitaires consécutives aux décès des trois nourrissons de l'hôpital de Chambéry ont été dévoilés ce soir. Un germe encore inconnu a été identifié.

Nourrissons de Chambéry : le germe est détecté
© Yves Damin - Fotolia.com

Après les décès de trois nourrissons mi-décembre à Chambéry, qualifiés "d'accident d'une gravité exceptionnelle" par la ministre de la Santé, Marisol Touraine a décidé de prendre des mesures de précautions d'urgence. A la suite de plusieurs enquêtes, dont certaines sont toujours en cours, sur les poches alimentaires, la ministre de la santé a annoncé aujourd'hui, lors d'une conférence en fin d'après-midi, qu'elle avait décidé d'interrompre la production du laboratoire Marette dès ce soir. Et ce, en vertu du principe de précaution et en raison de la dangerosité du germe détecté. Les hôpitaux qui utilisent des poches de cet établissement doivent donc arrêter de les utiliser immédiatement.

Un germe d'origine environnementale

L'Institut Pasteur s'est penché sur des échantillons de poches parentérales, qui servent à apporter les éléments nutritionnels aux prématurés et a identifié la bactérie en cause : il s'agirait d'un germe nouveau, appartenant à la famille des entérobactéries et d'origine environnementale. Les fournisseurs et fournitures du laboratoire Marette sont donc également visés par des enquêtes. En effet, c'est toute la chaîne de production des poches qui est étudiée car, à l'heure actuelle, les différents intervenants ne peuvent pas déterminer à quel moment de la chaîne le germe est introduit. Les chercheurs de l'Institut Pasteur continuent à tenter de caractériser cette bactérie. Ils estiment néanmoins qu'un traitement par antibiotique pourrait suffire à éliminer ce germe.

Des précautions pour rassurer les parents

Marisol Touraine, entourée de Dominique Maraninchi, directeur général de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, de Benoît Vallet, directeur général de la santé et de Jean-Claude Manuguerra, de l'Institut Pasteur, a expliqué avoir pris la décision, avant même la fin des enquêtes, de suspendre la production du laboratoire pour éviter toute inquiétude des familles : "Je veux rassurer les parents et les familles dont les enfants sont hospitalisés". Ajoutant que "malheureusement, lorsque les poches sont contaminées, les effets se produisent très rapidement", elle a précisé qu'à ce jour aucun autre cas n'a été recensé dans les 15 autres hôpitaux que fournit le laboratoire Marette.
 

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