A la découverte des traditions des mamans du monde

Savez-vous que les mamans chinoises ne se lavent pas pendant le mois qui suit l'accouchement ? Et qu'il existe des écoles pour apprendre à allaiter en Australie ? D'un pays à l'autre, les us et coutumes autour de la maternité sont parfois très différents.

A la découverte des traditions des mamans du monde
© Meepoohyaphoto - 123RF

Rites symboliques, recettes de grand-mère, traditions, folklore… Les pratiques concernant la maternité, l'accouchement, les soins ou encore l'éducation des enfants diffèrent en fonction de chaque pays. Quels sont-ils ? Ania Pamula et Dorothée Saada, auteures de Mamans du Monde (Editions First) sont parties à la rencontre de Lamia, Lusiné, Maria ou encore Safiatou, des mères originaires du monde entier. Elles racontent.

Rites traditionnels autour de la naissance

Après l'accouchement, certaines familles algériennes conservent le cordon ombilical pour le montrer à l'enfant, à son septième anniversaire, afin qu'il se se souvienne de sa naissance. Il est également coutume de coudre une petite pochette dans laquelle la maman glisse le cordon ombilical : ce pochon est accroché autour du cou du bébé pour qu'il soit protégé du mauvais œil. Les bébés camerounais sont quant à eux plongés dans un bain d'herbes et leurs jambes sont massés avec un os de gorille : ils sont ainsi protégés des malheurs et leur bonne croissance est assurée. En Algérie, avoir recours à une péridurale reste très rare, "les sages-femmes s'occupent très peu des bébés et la maman doit se débrouiller toute seule", explique Lamia, maman originaire de Jihel. En Arménie, la mère de la femme enceinte ne doit pas savoir que sa fille est en train d'accoucher car "son angoisse pourrait ralentir le travail et faire souffrir davantage la jeune maman", précise Lusiné, maman de deux enfants. Autre pratique insolite, en Algérie comme en Chine, la jeune maman n'a pas le droit de se laver, même les cheveux et ce, pendant 40 jours après son accouchement. Cette tradition permettrait de la protéger des maladies. De la même façon, la tradition iranienne veut que la maman ne se mouille pas les dix premiers jours après l'accouchement. Ensuite, la maman et son bébé vont au hammam et se lavent ensemble.

Une école pour bien allaiter

En Australie, tout s'apprend ! Après son accouchement, la jeune mère a le droit de passer une semaine dans un hôtel entièrement dirigé par des sages-femmes : une sleep school où la maman "réapprend à trouver le sommeil". De la même manière, si elle désire allaiter, la maman peut s'inscrire à des ateliers dans lesquels des sages-femmes vont pouvoir la guider et lui inculquer le protocole approprié pour allaiter convenablement. En Mongolie, l'allaitement est tellement naturel qu'il est pratiqué de manière très libre, partout et souvent jusqu'à l'âge de cinq ans : "nous pensons que l'allaitement de longue durée renforce l'attachement à la mère. Nous avons une autre conception du corps et une autre approche de la nudité, il n'y a rien de pervers à cela", confie Zaya, maman originaire d'Oulan-Bator. 

Au Japon, certaines crèches sont ouvertes 24h/24

En Allemagne, confier son enfant à une nourrice ou à une crèche est peu répandu : une mère qui n'est pas pleinement dévouée à ses enfants (quitte à travailler à mi-temps ou à démissionner) est appelée une "rabenmutter", ce qui signifie "mère-corbeau", un surnom péjoratif qui amuse beaucoup les jeunes mamans. Ces dernières, un brin provocatrices, osent même porter des sweats et t-shirts avec l'inscription "je suis une rabenmutter". Aussi, puisque les congés peuvent être partagés entre les deux parents, certains papas restent six mois à la maison pour s'occuper de leur bébé. D'ailleurs, il n'existe pas de garderies accessibles avant l'âge 3 ans, il y a seulement quelques petites structures d'accueil appelées "kita" qui sont très très chères. Aux États-Unis, il n'existe pas de crèches publiques et les seuls organismes privés peuvent coûter jusqu'à 1 800 dollars par mois, soit quasiment la moitié du salaire moyen américain ! Par ailleurs, au Brésil et en Turquie, c'est la grand-mère (et seulement elle !) qui s'occupe du petit, du changement de couches aux premiers bains, pendant que la maman, elle, se repose au lit pour reprendre des forces. Il est d'ailleurs coutume que le couple de jeunes parents accueille la mère ou la belle-mère pendant 40 jours après l'accouchement. En revanche, c'est tout l'inverse au Japon : certains parents voient très peu leurs enfants, il existe même des crèches ouvertes 24 heures sur 24 réservées aux familles les plus aisées.

Le choix du prénom, pas une mince affaire ! En Algérie, ce sont les hommes les plus âgés de la famille qui choisissent le prénom de l'enfant. Alors qu'en Guinée, la tradition veut que si l'on rêve plusieurs nuits d'affilées d'un prénom pour son enfant, on doive le lui attribuer. Dans certains pays d'Asie, le bébé est appelé "petite souris" jusqu'à ses 6 mois où il reçoit son prénom définitif. C'est d'ailleurs son caractère qui va aider les parents à choisir le prénom !
Mamans du monde © Editions Fisrt

Grossesse, accouchement, soins, éducation… Partez à la découverte de ce tour du monde inspirant et enrichissant, qui élargira vos horizons et vous apportera des solutions au quotidien. Mamans du monde, d'Ania Pamula et Dorothée Saada, aux Editions First.