Kristina Pimenova : à 9 ans, ce mannequin dérange

Kristina, mannequin russe de 9 ans, provoque la polémique depuis quelques jours en relançant le débat sur l'hypersexualisation des fillettes. Décryptage.

Kristina Pimenova : à 9 ans, ce mannequin dérange
© Facebook Kristina Pimenova

Blonde, yeux bleus, visage adorable et corps menu, Kristina est décrite comme "la plus belle petite fille du monde". A 3 ans déjà, elle commençait à faire des photos de mode. Coachée par sa maman, ex-mannequin, elle est rapidement devenue la coqueluche des marques qui ont craqué pour son joli minois. Armani, Roberto Cavalli, Benetton... elle est très demandée ! Et si elle est autant chouchoutée par les marques, c'est aussi parce que sa maman ne lésine pas sur les moyens pour atteindre ses fins ! Elle poste quotidiennement des photos de sa fillette sur les réseaux sociaux. Résultat : 2 millions d'abonnés sur sa page Facebook qui compte plus de 300 photos publiées, 300 000 suiveurs sur Instagram et des milliers de vues sur sa chaine Youtube. Oui mais voilà, derrière l'image charmante de cette fillette mannequin très douée, certains pointent du doigt des clichés trop osés. Des photos qui renvoient une image trop sexualisée d'une enfant de cet âge. Mais si la mère veille au grain et supprime systématiquement les messages négatifs, certains internautes parviennent tout de même à faire entendre leur avis : "Oh mon dieu ! Suis-je la seule à penser qu'elle est trop jeune pour promouvoir une image aussi sexualisée, je trouve ça très dérangeant, ce n'est qu'une enfant !" s'exclame une femme tandis qu'une autre recommande "n'oublie pas d'être une enfant !". D'autres pointent sa mise en beauté –excessive pour son âge- "elle est vraiment très belle, c'est bien dommage qu'elle utilise du rouge à lèvres et du mascara à son âge".

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Kristina Pimenova pose. © Facebook Kristina Pimenova

Régulièrement, des scandales ont lieu et pointent l'hypersexualisation des enfants. En 2010, la petite Thylane Blondeau (fille de Veronica Loubry) avait suscité la controverse en apparaissant très maquillée et chaussée d'escarpins dans des photos publiées dans Vogue. Plus récemment, les concours de mini-miss ont été interdits aux moins de 13 ans. Mais est-ce aux politiques de légiférer ou aux parents ? Pour Chantal Jouanno, sénatrice et auteur d'un rapport sur l'hypersexualisation des petites filles : "les seuls juges de ce qui est acceptable, de ce qui est convenable pour leur enfant ou de ce qui est "hypersexualisé" restent les parents". Que faire alors, quand les parents ont plutôt tendance à encourager leurs bambins dans cette voie ? Améliorer la prévention pourrait aider. Chantal Jouanno avertit par exemple : "S'il n'y a pas de lien entre l'hypersexualisation d'une petite fille et sa future activité sexuelle, force est de constater que les deux procèdent d'une banalisation des images sexuelles et des codes pornographiques dans nos sociétés". 

En 2013, la sénatrice, s'inspirant du modèle québécois, proposait l'interdiction de "l'utilisation d'enfants mineurs dans des activités de mannequinat qui ne seraient pas destinées à promouvoir des produits ou services dédiés à leurs besoins". Le projet de loi a été rejeté. 

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