Charlie Hebdo : l'école à repenser ?

Alors que la France était en journée de deuil national jeudi, certains établissements scolaires ont fait face à des vents de protestation. Explications.

Charlie Hebdo : l'école à repenser ?
© pixarno - Fotolia

Après les attentats de Charlie Hebdo, nombreux étaient les enfants et les adolescents à avoir abordé le sujet à l'école. D'ailleurs, la ministre de l'Education avait invité les enseignants à "répondre favorablement aux besoins ou demandes d'expression qui pourraient avoir lieu dans les classes" dans une lettre dès jeudi dernier. Et si le débat a été lancé dans la majorité des établissements, il a aussi donné lieu à un certain vent de contestation. Alors que la minute de silence a été demandée dans tous les lieux publics tels que les administrations et les établissements scolaires, la consigne n'a pas été respectée de tous. Ainsi, des journalistes du Figaro ont témoigné que dans une école de Seine Saint Denis "pas moins de 80 % des élèves ont refusé de participer à ce moment de recueillement". Le journal Le Parisien évoque l'exemple d'une "petite fille de 6e qui a crié "Allahou abkar" pendant la minute de silence observée dans un collège de Gentilly". Invoquant leur "liberté d'expression", des élèves ont donc fait savoir que ces attentats étaient mérités quand d'autres ont saisi l'occasion pour reproduire des "discours complotistes" affirme un enseignant au Figaro. En tout, 70 cas de perturbations ont été recensés jeudi sur tout le territoire, selon des chiffres de l'Education nationale.

Ce matin, Najat Vallaud-Belkacem réunissait l'ensemble de la communauté éducative et universitaire pour en discuter. Demain, elle rencontrera aussi les recteurs et inspecteurs d'académie pour "préparer une mobilisation renforcée de l'école pour les valeurs de la République". La plupart des syndicats ont fait part d'un besoin d'accompagnement des professeurs. Paul Raoult, président de la FCPE, demande la création d'un numéro vert "qui permettrait à tous, les élèves comme les enseignants, de dénoncer des faits ou des paroles inentendables".

Mais les réactions de ce type de la part des élèves ne sont pas isolées. Elles sont juste plus médiatisées. Une ancienne gestionnaire d'un lycée dans le Val-de-Marne signale par exemple qu'après les attentats du 11 septembre, les établissements avaient déjà fait face à des contestations : minute de silence non respectées ou messages violents laissés sur les tables d'écoliers...

A lire aussi :