Un lycéen menacé de mort après la publication d’un numéro spécial Charlie Hebdo

Un jeune homme de 17 ans a reçu plusieurs menaces de mort depuis fin janvier pour avoir publié un numéro en réaction aux attentats de janvier. Son lycée se mobilise.

Un lycéen menacé de mort après la publication d’un numéro spécial Charlie Hebdo
© Sabphoto

Rédacteur en chef du journal de son lycée, un lycéen scolarisé dans le Val-de-Marne a reçu plusieurs menaces de mort depuis fin janvier suite à la publication d’un numéro spécial Charlie Hebdo. De nombreux enseignants et élèves se sont rassemblés ce jeudi 21 mai devant l’entrée du lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés pour manifester leur soutien à cet élève de première.

Un numéro hommage sans caricature. Le 22 janvier dernier, un numéro spécial de "La Mouette bâillonée", le journal du lycée, est paru en réaction aux attentats du 7 au 9 janvier. Billets d’humeur, dessins et poèmes sont ainsi présents dans ce numéro titré "Je suis Charlie". En revanche, aucune caricature de Mahomet. Le jeune homme de 17 ans a affirmé à l'AFP que "c’était un hommage aux 17 victimes sans discrimination, pour les juifs, les journalistes, les policiers". Ce lycée a d’ailleurs été particulièrement touché puisqu’un élève a perdu son père, le correcteur Mustapha Ourrad, dans l’attaque de Charlie Hebdo et que l’oncle d’une élève a été tué par Amédy Coulibaly dans l’Hyper Cacher de Vincennes.

Sept menaces de mort. Au lendemain de la diffusion, une enveloppe contenant la Une du numéro spécial sur laquelle ont été agrafés une croix gammée, un cercueil et une lettre de menace de mort lui a été envoyée. Le commissariat de Saint-Maur a ouvert une enquête. Depuis fin janvier, il a reçu au total sept menaces de mort dont deux comportant une ou plusieurs balles. Sa maman qui ne "comprend pas l’acharnement" subit par son fils affirme que celui-ci est "très affecté psychologiquement "et ne dort plus "que quelques heures par nuit". Il est par ailleurs raccompagné chaque soir par le proviseur ou son adjointe.

"Rien de concret n’a été fait". Pascale Morel, professeure d’histoire, a assuré que "cela dure depuis des mois. Au début, nous n’avons rien dit pour laisser l’enquête se faire, mais rien de concret n’a été fait". De plus, elle est scandalisée par le silence du ministère de l’Education nationale, "qui a pourtant fait de la lutte contre le harcèlement l’une de ses priorités". Celui-ci a répondu dans un communiqué qu’une "enquête est en cours, la ministre en respecte donc les procédures". Il est également précisé que Najat Vallaud-Belkacem "ne peut que s’indigner, si les faits sont avérés, qu’un élève soit menacé de mort pour ce qu’il écrit. L’école défend les valeurs de la République, et la liberté d’expression en fait partie". Le rectorat de Créteil doit pour l’heure recevoir une délégation de six personnes composée de professeurs et de parents d’élèves.