8 questions qu'on n'ose pas poser avant d'accoucher

"J'ai peur de faire caca en poussant", "Et si le cordon ombilical restait coincé autour du cou de bébé ?"... À l'approche de l'accouchement, les futures mamans ont souvent des questions qu'elles n'osent pas toujours poser. Sylvie Coché, sage-femme, nous répond, sans tabou.

8 questions qu'on n'ose pas poser avant d'accoucher
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À l'approche de l'accouchement, il est fréquent qu'une femme enceinte se pose tout un tas questions et qu'elle ait quelques inquiétudes avant de donner la vie, et même si elle a déjà eu un premier enfant. "Elles ont souvent peur que cela fasse trop mal ou elles stressent de ne pas arriver à temps pour avoir la péridurale et pensent alors qu'elles ne sont pas capables d'accoucher sans", nous explique Sylvie Coché, sage-femme. Généralement, ce sont des questions et des peurs tout à fait légitimes que la future maman n'ose pas évoquer avec sa sage-femme ou son médecin. Notre experte répond aux 8 questions que peut se poser une femme sur le point d'accoucher et nous livre ses conseils pour tenter de dédramatiser l'accouchement. 

1- "J'ai peur de ne pas avoir la péridurale !"

De nombreuses femmes enceintes sont persuadées que sans péridurale, elles ne seront pas capables de donner naissance à leur bébé. "Avec la crainte d'arriver trop tard, les futures mamans arrivent finalement trop tôt, alors qu'il faut attendre des contractions de grossesse régulières", précise Sylvie Coché. Résultat : elles doivent souvent patienter, ou rentrer chez elle.

Rien ne sert de s'inquiéter si vous n'avez pas la péridurale à temps pour que la piqûre fasse effet, cela signifie aussi que le travail est rapide. "Ce n'est pas une catastrophe d'accoucher sans péridurale et les femmes en sont tout à fait capables. Elles sont accompagnées, on pousse avec elle, et le mari a aussi son rôle à jouer pour les rassurer et les soulager", détaille la sage-femme. 

2- "Comment faire si l'on a soif ou faim avant d'accoucher ?"

Lorsque le travail a commencé et que l'on va accoucher dans l'heure qui suit, il est préférable de ne pas manger, et certaines maternités interdisent même de boire, ne serait-ce qu'une gorgée d'eau. "On ne sait jamais comment les choses peuvent évoluer, et dans le cas où une césarienne s'impose sous anesthésie générale, la femme enceinte doit être à jeun, afin d'éviter tout risque de complications tel que le syndrome de Mendelson, lorsque le contenu de l'estomac remonte au niveau des bronches".

Lorsqu'une femme enceinte a de fortes contractions, elle n'a généralement pas faim. C'est plutôt la soif qui se fait sentir. La sage-femme recommande alors d'utiliser, été comme hiver, un brumisateur, sans parfum, afin de soulager la soif sans prendre de risque.

3- "Comment éviter que le papa s'évanouisse en salle de naissance ?"

Les pères sont nombreux à s'évanouir en salle de naissance, et cela a tendance à inquiéter les futures mamans. "Pour éviter qu'ils ne tombent sur la tête, on leur propose de sortir, de s'asseoir ou de s'allonger avec les jambes en l'air et de boire un jus de fruit", indique l'experte.

4- "J'ai peur d'avoir des selles en poussant."

Certaines futures mamans ont peur d'avoir des selles en poussant lors de l'accouchement. "Cela arrive souvent. Mais nous (les soignants, ndlr), on s'en fiche ! Elles peuvent avoir une gêne vis-à-vis de leur conjoint peut-être, mais elles doivent savoir que nous avons l'habitude", souligne Sylvie Coché. 

"Si cela les stresse vraiment et pour leur tranquillité d'esprit, les futures mamans peuvent prendre de la glycérine ou faire un mini-lavement au début du travail. Elles seront alors plus détendues. Dans tous les cas, elles n'ont pas à avoir honte devant nous, on ne les juge pas", ajoute-t-elle.

"Prendre de la glycérine ou faire un mini-lavement au début du travail peut aider."

5- "J'ai peur d'avoir une épisiotomie."

Après la péridurale, l'épisiotomie fait partie des principales craintes des futures mamans. Pour autant, l'épisiotomie n'est pas systématique. C'est le médecin en charge de l'accouchement qui va prendre la décision, si le périnée est très distendu, s'il y a un risque de déchirure très complexe ou s'il y a une urgence à faire sortir le nourrisson par exemple.

"Dites-vous bien que l'épisiotomie est nécessaire sur le moment, et qu'elle ne fait pas mal lorsqu'elle est pratiquée. D'ailleurs, lorsqu'elle se fait discrètement, les futures mamans ne s'en rendent même pas compte. En revanche, elle est douloureuse les jours suivants l'accouchement", précise la sage-femme. 

6- "Je stresse d'accoucher, comment me détendre ?"

Le temps est parfois long entre le début des contractions et la naissance de l'enfant. En attendant que le col soit suffisamment dilaté, la future maman, et le futur papa aussi, peuvent stresser, voire s'ennuyer. Pour se détendre et passer le temps, la sage-femme propose de faire des jeux à deux, par exemple une partie de scrabble ou de mots croisés. Pour détendre l'atmosphère, elle conseille également aux couples de prévoir une playlist à diffuser pendant le travail pour un accouchement plus serein. Enfin, celles qui ont le temps avant de se rendre à la maternité peuvent aussi prendre un bain chaud durant environ 30 minutes.

7- "Je ne suis pas à l'aise de montrer mon intimité devant des inconnus."

Des futures mamans peuvent appréhender d'accoucher et de montrer leur intimité devant des personnes inconnues. En général, un drap cache un minimum votre corps lors de l'accouchement. "Certaines patientes pensent qu'il s'agira toujours de leur médecin qui accouchera le jour de la naissance, mais si l'accouchement a lieu pendant une garde, il s'agira d'un autre médecin. Là aussi, parlez-en afin de ne pas être mise au pied du mur". 

8- "Est-ce grave si le cordon ombilical est enroulé autour du cou de bébé ?"

Le risque que le cordon ombilical soit entouré autour du cou du nouveau-né inquiète beaucoup les futurs parents, qui ont peur que leur enfant s'étrangle au cours de l'accouchement. Pourtant, "cela est très fréquent. Plus de la moitié des bébés naissent avec le cordon autour du cou", rappelle la sage-femme. 

Si ce type de situation est amenée à se produire, les informations enregistrées lors du monitoring permettent d'avertir le corps médical. "Et si on s'en rend compte au moment où le bébé sort, on coupe le cordon", commente-t-elle. "Il ne faut pas diaboliser le cordon ombilical. Parfois, les bébés naissent même avec des nœuds ou avec deux ou trois tours autour du cou, mais on a l'habitude, cela ne doit pas faire l'objet d'une angoisse pour les futures mamans", rassure la sage-femme.

Merci à Sylvie Coché, sage-femme, et autrice du livre "Poussez, Madame ! Confessions d'une sage-femme", Les éditions de l'Opportun. 
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