Les femmes et la grossesse : une surprise pour une femme sur cinq Un bon suivi médical mais peu de suivi psychologique

Une très grande majorité des répondantes, toutes générations confondues, se dit satisfaite de l'accompagnement et des soins médicaux prodigués pendant la grossesse. En revanche, plus d'une femme sur quatre se dit "peu satisfaite" et une sur dix "pas du tout satisfaite" par l'accompagnement psychologique.

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Un bon suivi médical mais peu de suivi psychologique (cliquer sur le coin en bas à gauche du graphique pour l'agrandir). © Mélanie Giraud

"Le pouvoir médical ne suffit plus"

Selon Yvonne Knibiehler, historienne universitaire et auteur de l'ouvrage "Accoucher : Femmes, sages-femmes et médecins depuis le milieu du 20e siècle" (éditions CNDP), "le monde hospitalier peut devenir écrasant, effrayant en raison de la supériorité des savoirs scientifiques et techniques qu'il déploie. Une jeune mère ordinaire peut se sentir intimidée, voire "insuffisante". Elle aspire à retrouver ses pareilles et l'environnement rassurant du monde des femmes : c'est de plus en plus vrai parmi les plus jeunes."

L'accouchement à l'hôpital : une révolution anthropologique


Cette spécialiste de l'histoire des femmes qualifie de "grande révolution anthropologique" la période de 1930 à 1960. "Autrefois, on accouchait à domicile entourée de sa famille, c'était une affaire de femmes. Pour combattre la mortalité infantile, elles ont été attirées en masse dans les cliniques, les familles étaient interdites de visites pour protéger les nourrissons des microbes, les hommes occupaient les premiers postes de gynécologues et obstétriciens et leur attention se focalisait sur les enfants, le corps, la pathologie. Aujourd'hui, la dimension psychologique s'affirme."

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