La (vraie) vie sexuelle des femmes enceintes

Le sexe pendant la grossesse est source de nombreuses interrogations et de nombreuses rumeurs. Va-t-on devenir une bête de sexe ? Ou au contraire, aussi froide que pendant l'ère glaciaire ? Peut-on tout faire ? Le Journal des Femmes fait le tri.

La (vraie) vie sexuelle des femmes enceintes
© Mélissa Bradette

La vie sexuelle des femmes enceintes change la plupart du temps. Mais, comme la sexualité d'une manière générale, elle est multiple et diverse. Elle dépend des couples, des humeurs, du stade de la grossesse.

À la redécouverte de son corps :


La première chose pour aborder une vie sexuelle sereine est de prendre conscience des changements de son corps selon le Dr Thierry Harvey, gynécologue-obstétricien, chef du service maternité de l'hôpital des Diaconesses, à Paris "Les femmes enceintes prennent du poids, du ventre. Elles ont des changement d'humeur et des cycles du sommeil (insomnie)". Il note également des modifications des odeurs. Avec la grossesse, notre parfum naturel change. Les poils poussent également plus rapidement. Il va même jusqu'à faire le parallèle entre le premier rapport sexuel de l'adolescence puisqu'il faut vraiment faire cette démarche de découvrir le nouveau corps de l'autre. De plus, il peut se passer quelques situations cocasses lors des rapports dus aux effets de la grossesse sur le périnée. Le mieux est d'avoir une grande complicité et de pouvoir parler ouvertement des sujets sexo et de votre bien-être dans le couple.

Une libido en dents de scie :    

         
Sus aux rumeurs annonçant une libido exacerbée. Elle est variable, encore une fois, selon les personnes. Certes, certaines seront davantage excitées qu'à la normale, mais d'autres auront, quant à elles, une libido proche de zéro. Enfin, la plupart subiront les affres de leurs hormones et verront leur sexualité variable selon le stade de la grossesse. Ainsi, le premier trimestre n'est pas le plus propice à la gaudriole puisqu'il est souvent accompagné de nausées et de fatigue. Au deuxième trimestre, on se sent déjà plus à l'aise pour arriver à un certain encombrement au troisième. Une sècheresse vaginale peut aussi être constatée, ce qui peut rendre, parfois, les rapports douloureux ou freiner les envies. Il ne faut donc pas hésiter à utiliser du lubrifiant. Toutefois, on ne peut pas négliger la dimension psychologique dans l'évolution de la libido. En effet, les femmes enceintes et leurs compagnons sont souvent conditionnés par ce qu'ils/elles ont entendu comme "Les orgasmes peuvent provoquer des contractions" (vrai, mais pas à tous les coups) "le sexe peut déclencher un accouchement prématuré" (faux) "Le pénis peut toucher l'enfant" (rien ne l'a démontré et ne soyez pas trop prétentieux, messieurs).
Le désir étant intimement lié à la façon dont une femme se sent dans son corps, cet aspect dépendra énormément de la manière dont elle envisage la grossesse et dont elle la vit. Les hommes ne semblent pas être influencés par ces changements. C'est donc à eux de rassurer leur compagne sur leur potentiel de séduction. La femme reste une femme. Quel que soit le parti, il ne faut surtout pas avoir la simple image d'une mère en devenir. Le Dr Thierry Harvey recommande vivement d'avoir une vie sexuelle épanouie pendant la grossesse.

Un éventail de positions plus réduit :


Enceinte, on oublie les tests trop audacieux de toutes les positions du kama-sutra. Plus le ventre va grossir, plus faibles seront les possibilités. On note un top 3 très marqué. Levrette, Andromaque et petite cuiller sont le trio de tête puisqu'elles sont celles où le ventre n'obstruera pas trop le contact. Le missionnaire est possible jusqu'à un certain stade de la grossesse et il nécessite que l'homme prenne bien appui sur ses bras pour ne pas effectuer de pression sur le ventre de sa compagne. Libre à chacun d'innover pour trouver celles qui conviendront et où ils sauront se détendre sans (trop) penser à ce gros bidon.

Merci au Dr Thierry Harvey, gynécologue-obstétricien, chef du service maternité de l'hôpital des Diaconesses, à Paris.

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