En Italie, le décès de cinq femmes enceintes inquiète

Le ministère italien de la Santé a ordonné l'ouverture d'enquêtes suite au décès en une semaine de cinq femmes, enceintes ou en en train d'accoucher à la maternité.

En Italie, le décès de cinq femmes enceintes inquiète
© Gajus

Si l'Italie est réputée pour avoir l'un des taux de mortalité maternelle parmi les plus faibles du monde avec 4 pour 1 000 naissances depuis 2004, le pays s'inquiète du décès de cinq femmes, enceintes et en train d'accoucher, en l'espace d'une semaine entre le 25 et le 31 décembre 2015. S'agit-il d'un manque de personnel dans les maternités en ces périodes de fin d'année, ou d'autres facteurs ? Le ministère italien de la Santé a pour l'heure ordonné l'ouverture de quatre enquêtes dans les différentes régions de la péninsule où se sont produits ces événements tragiques.

Cinq femmes décédées enceintes ou en couche. Giovanna Lazzari, âgée de 29 ans, est mère de deux enfants et enceinte de huit mois à Brescia dans le nord de l'Italie. Elle s'était rendue aux urgences suite à une forte fièvre et des symptômes de gastro-entérite.  Son compagnon Roberto Coppini raconte à la presse italienne que la future maman lui avait envoyé un message pour lui dire qu'elle avait de fortes douleurs mais que les médecins ne s'occupaient pas d'elle. Une césarienne avait alors été tentée, mais au lendemain de son admission, le 31 décembre, la mère et l'enfant sont décédés. Deux autres femmes, âgées de 35 et 39 ans, sont décédées suite à un arrêt cardiaque pendant qu'elles donnaient naissance à leur bébé, mort-né. Certains médecins ont évoqué les grossesses tardives, se demandant si le suivi avait été adapté. "35 % des grossesses en Italie impliquent des femmes de plus de 35 ans. A cet âge, le risque de mortalité maternelle est multiplié par deux" a déclaré à La Stampa Antonio Starita, directeur médical de l'hôpital San Camillo à Rome. Le jour de Noël, Anna Massignan, une jeune femme de 34 ans habitant dans le nord de l'Italie, décède quant à elle lorsque les médecins pratiquent une césarienne d'urgence suite à une chute. Si son bébé a pu être sauvé lors de l'intervention, ce dernier n'a, quelques heures plus tard, pas survécu. Enfin, la cinquième femme, âgée de 23 ans et vivant à Foggia, dans le sud de l'Italie, est décédée à son domicile. Grâce à une césarienne post-mortem, les médecins sont parvenus à sauver sa petite fille. Néanmoins, ce dernier cas n'a pas fait l'objet d'une enquête par le ministère italien de la Santé.

Pour le gynécologue Rosalba Paesano, le ministère de la Santé aurait du rembourser certains examens préventifs. Dans le quotidien La Repubblica, elle explique que les examens de suivi de grossesse de certaines victimes n'avaient pas pris suffisamment en compte les risques de thrombose ou d'insuffisance cardiaque. "Avec des examens préventifs nous aurions pu sauver tant de femmes en salle d'accouchement. Mais le ministère de la Santé ne dit pas qu'ils sont requis, en fait parce qu'ils coûtent trop cher. Les procédures que nous avons sont obsolètes", a-t-elle déclaré. 

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