La consommation d'iode est insuffisante durant la grossesse

L’iode est essentiel au bon développement du fœtus. Pourtant, une étude suédoise affirme que les femmes enceintes présentent un déficit de cet oligo-élément.

La consommation d'iode est insuffisante durant la grossesse
© Romolo Tavani

Une récente étude menée en Suède révèle que les femmes enceintes ne consomment pas assez d’aliments riches en iode. Publiée dans Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, elle a été menée sur 459 femmes non fumeuses et ne souffrant pas de maladies thyroïdiennes ou de diabète. Les chercheurs ont évalué leur apport quotidien en iode en collectant des échantillons d’urine au troisième trimestre de grossesse. Ils ont alors observé que l’alimentation de ces femmes leur apporte en moyenne 98 µg d’iode, alors que l’ANSES recommande un apport nutritionnel de 200 µg par jour. Cet oligo-élément est en fait indispensable au bon développement neurologique du fœtus.

Vers des interventions ciblées ? Les besoins en iode de la femme enceinte augmentent de 50 µg par jour pour des besoins journaliers de 200 µg. La raison ? Le transfert de cet oligo-élément vers le bébé et la stimulation de la thyroïde au cours de la grossesse et de l’allaitement. Le risque de déficit chez la future maman est donc augmenté. L’auteur de l’étude, le Dr Michaela Granfors de l’hôpital universitaire d’Uppsala en Suède, a affirmé que "de récents travaux ont montré que le statut en iode durant la grossesse est satisfaisant uniquement dans un tiers des pays européens (ce n’est pas le cas de la France, ndlr)". Celui-ci a par ailleurs déclaré que ces résultats mettent en évidence "un besoin d’interventions ciblées pour optimiser les apports d’iode pendant la grossesse".

Où trouver de l'iode dans l'alimentation ? Pour l'heure, les autorités sanitaires françaises recommandent aux femmes enceintes de consommer des aliments naturellement riches en iode comme les œufs, les crustacés et poissons marins, le lait et produits laitiers ainsi que le sel iodé. Pour la Haute Autorité de Santé (HAS), "il n’y a pas d’argument pour proposer systématiquement une supplémentation en iode en dehors de populations carencées pour lesquelles cette supplémentation est efficace". Les futures mères qui présentent un risque de déficience en iode sont ainsi les fumeuses, les femmes qui ont un régime alimentaire restrictif, celles qui habitent dans une zone de carence c'est-à-dire dans une zone montagneuse, celles qui ont eu des grossesses rapprochées ou celles qui sont victimes de nausées ou de vomissements. L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) estime qu’une dose de 100 µg par jour peut être prescrite durant toute la grossesse dans ces différentes situations et au cas par cas.

Une alimentation saine et équilibrée. Pendant la grosssesse, il est conseillé aux femmes enceintes d’avoir une alimentation saine, variée et équilibrée. Dans ce cas, "aucun complément alimentaire multivitaminé n’est nécessaire. Seul l’acide folique est à conseiller systématiquement", recommande l’HAS dans un livret destiné aux professionnels de santé. Pris 28 jours avant la conception et jusqu’à 12 semaines de gestation, l’acide folique réduit le risque de malformation au début de la grossesse. Par ailleurs, des compléments en fer, en vitamine D, en iode et en calcium sont recommandés mais uniquement en cas de carence.