Une "épidémie" de césariennes selon l'OMS

Les césariennes sont de plus en plus pratiquées. Pourtant, elles ne devraient l'être que pour des cas "médicalement nécessaires". Selon l’OMS, les accouchements par césarienne sont en effet souvent une solution de facilité.

Une "épidémie" de césariennes selon l'OMS
© Martin Valigursky

Depuis près de 30 ans, la communauté internationale de la santé considère que le taux de césarienne idéal se situe entre 10% et 15%. Selon les derniers chiffres qui datent de 2008, le taux de césarienne par grossesse atteignait 23% en Europe, 35,6% en Amérique et 24,1% dans la région du Pacifique Ouest. Ces taux sont ainsi beaucoup plus élevés que ce qui est préconisé. Avec près de la moitié des bébés qui naissent par césarienne, le Brésil est le premier pays au monde à avoir recours à cette solution. Seules l’Afrique (3,8%) et l’Asie du sud-est (8,8%) sont en-dessous du taux de césarienne idéal.

Se simplifier la vie. Dans un communiqué, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les césariennes soient pratiquées uniquement lorsqu’elles sont "médicalement nécessaires". Elle met ainsi en garde contre une véritable "épidémie de césariennes". Le Dr Marleen Temmerman, directrice du département Santé et Recherche génésiques à l’OMS, estime que cette "épidémie" s’explique par la volonté des médecins de se simplifier la vie puisque les césariennes peuvent être planifiées.

Une première pour l'OMS. C’est la première fois que l’OMS préconise de limiter l’usage de la césarienne. Jusqu’ici, les experts avait seulement fixé en 1985 un taux de césarienne idéal. Depuis, l’accouchement par césarienne s’est généralisé. De nouvelles études menées par l’OMS ont permis de démontrer qu’en dessous d’un taux de 10%, à mesure que le taux de césarienne augmente,  la mortalité néonatale et maternelle diminue. En revanche, elle ne diminue pas pour des taux supérieurs à 10%.