Se réconcilier en famille en 5 étapes

Difficile de recoller les morceaux suite à une dispute, à ce moment pénible où les désaccords et les rancœurs laissent place au conflit. S'en suit une période délicate durant laquelle on est mal à l'aise, triste parfois, démuni souvent. Pourtant, la réconciliation, celle qui inclut le pardon, la bienveillance et l'affection est possible.

  • Se laisser du temps :

Se laisser le temps permet de prendre du recul et d'analyser la situation. On comprend alors parfois que le motif de cette dispute était dérisoire. En matière de réconciliation, il convient donc de ne rien tenter trop vite pour se laisser le temps de faire la part des choses et éventuellement de relativiser.
Concernant les enfants, on peut les inviter à prendre un temps pour réfléchir et se ressourcer après une dispute : "je vois que vous êtes fâchés l'un avec l'autre. Je vous invite à prendre un peu de temps chacun de votre côté afin de pouvoir rediscuter de tout ceci ensuite."


  • Se remettre en question :

S'interroger sur soi-même permet de prendre sa part de responsabilités mais également d'évacuer rancune et agressivité. De quelle manière avons-nous été blessant(e) ? De quelle manière avons-nous été touché(e) ? Comment je me suis senti(e) ?
Pour les enfants, on peut leur proposer d'utiliser le dé des émotions pour nommer leur ressenti, puis de dessiner ce qu'ils ont envie de dire, ce qu'ils ont sur le coeur.


  • Faire le premier pas (lorsqu'on se sent prêt)

Cela suppose d'avoir fait un certain cheminement mais également d'accepter l'idée que l'autre n'est peut-être pas prêt. Il y'a donc une prise de risque mais qui, la plupart du temps, vaut la peine d'être prise.
Vis à vis des enfants, on peut leur dire : "quand l'un de vous se sentira prêt, il pourra aller discuter de cette dispute avec son frère (sa soeur)". Il faut également leur proposer de les accompagner dans leur démarche : "je suis disponible, si c'est compliqué pour vous."


  • Savoir demander pardon et pardonner

Pardonner ou se faire pardonner suppose d'être en mesure de reconnaître qu'on a une part de responsabilité dans ce conflit et d'admettre que l'autre ait pu faire le même cheminement que nous. En signe d'apaisement, on peut offrir un petit présent symbolique qui rappellera à chacun que ce type de conflit n'est plus souhaité désormais.
Avec les enfants, on peut les accompagner dans la fabrication d'un petit objet : "je te propose de fabriquer un grigri à offrir à ton frère (ta soeur). Il (elle) pourra ainsi se souvenir que tu préfères jouer avec lui (elle) que de te disputer."

  • Veiller à aménager de nouveaux modes d'échanges

Cela implique bien souvent de modifier les termes d'une relation pour que la réconciliation devienne une démarche positive et soit perçue comme une opportunité.
Concernant les enfants, on peut leur demander : "comment pourrait-on faire différemment à partir d'aujourd'hui pour que ce type d'expérience ne se renouvelle pas ?" Et éventuellement acter cela par un petit tableau affiché dans la maison ou un petit carnet dans lequel chacun pourrait dessiner ou écrire ses ressentiments avant de les exprimer de manière positive.


Pour finir, n'oublions pas que les conflits se nourrissent de nos émotions. Apprendre à les accueillir et accompagner celle de nos enfants permet de garder la confiance en soi malgré le conflit. Et dans les cas les plus délicats, il est toujours possible de se faire aider d'un tiers (membre de la famille ou professionnel).