Mon enfant décide pour nous : zoom sur l'enfant roi

L’enfant ne s’installe pas dans son comportement «enfant roi» parce que l’on ne le tape pas, mais parce que ses parents ont du mal à concevoir leur rôle d’autorité. Explications.

Trop gâté, surprotégé, chouchouté, capricieux, égoïste — la liste des adjectifs qui pourraient caractériser l’enfant roi semble être longue et rare sont des descriptions positives. Et puis, il y a souvent ce décalage entre les amis de la famille qui pensent secrètement que cet enfant est vraiment agaçant voire insupportable et les parents qui sont si fiers de leur progéniture. Mais oui, c’est pour cela que leur enfant a le droit de tout faire. Même d’assister au dîner entre adultes. Et pourquoi pas ? C’est tout à fait dans la logique des parents des enfants rois. Ils lui ont donné la place de petit adulte miniature dans la famille ayant pratiquement les mêmes droits.

Souvent, tout commence par cette difficulté de frustrer l’enfant. Il est vrai, pour la plupart des parents c’est un problème, car on aime tellement son enfant qu’on aimerait lui offrir le monde. Vous pouvez le faire, mais ce monde «offert» doit avoir aussi des limites et des lois. Dans ce monde, votre enfant doit retrouver sa place d’enfant. Dans ce monde, l’enfant a besoin d'être aimé mais pas surprotégé.

Comment imposer son autorité sans frustrer l’enfant ? C’est impossible ! Pour les parents qui ont un enfant roi, cette pensée semble insupportable. Alors, ils essaient d’être copain avec lui en se plaçant souvent au même niveau que lui. Pourtant, et je le répète, tout enfant a besoin d’une autorité parentale et il la cherche activement.

À la base, cette place de petit adulte miniature, c’est en fait une place que lui donne la société. Depuis quelques décennies déjà, l’enfant est devenu un consommateur ciblé dès son plus jeune âge. Guidé par les publicités, il sait exactement ce qu’il veut. C’est lui qui choisit. Ses parents n’ont qu’à exécuter ses «ordres» par crainte d’une crise en public…

  ZOOM

Un enfant devient un enfant roi lorsqu’il sent qu’il est le centre permanent des préoccupations parentales. Lorsque toutes les décisions de la famille sont pensées en fonctions de l’enfant, ce dernier prend trop d’importance.

  COMMENT S’Y PRENDRE :

1. Un enfant a besoin de comprendre qu’il doit obéir à ses parents. Il ne s’agit pas de devenir un dictateur pour l’éduquer ou de lui donner la fessée. Frapper n’est en aucun cas un signe d’autorité. C’est toujours un échec.

2. Ne donnez pas à votre enfant tous les jouets qu’il désire. Quand un enfant a trop de jouets, il ne sait plus à quoi jouer. D’ailleurs, il est souvent perdu face à cette montagne de jeux. En revanche, l’enfant instrumentalise les achats pour s’imposer face à vous : «Je reçois ce que je veux et quand je veux de la part de maman et papa !» Un «trop» de quelque chose n’est jamais bon.

3. Si vous dites «non» et que votre enfant a du mal à le supporter, il est temps d’agir. C’est le signe qu’il a besoin de limites. Écrivez ensemble avec votre partenaire et votre enfant les règles de la maison et de la vie commune. Vous allez voir, après un moment de surprise et de contestation, votre enfant va commencer à les respecter, et vous aussi.

 4. Un enfant ne doit pas être toujours le centre d’intérêt pour la famille. Vous et votre partenaire, vous existez aussi. Vous avez vos besoins et vos désirs. Signalez par exemple à votre enfant, quand vous êtes en train de parler avec un ami/une amie et qu’il vous coupe sans arrêt, que maintenant vous parlez entre adultes et qu’il doit attendre.

 5. Ne faites pas l’erreur d’acheter des cadeaux à votre enfant parce que vous avez mauvaise conscience. Soit parce que vous travaillez trop, soit parce que vous l’avez puni et vous le regrettez. Ce type d’achat va augmenter au fur et à mesure les demandes de votre enfant. Il va vouloir toujours plus.

 6. La frustration, tout comme le plaisir, fait partie de la vie. Il ne s’agit pas de frustrer son enfant «gratuitement» pour le préparer à la vie. En revanche, dire toujours «oui» ne rend pas service à l’enfant. Mal préparé à la réalité de la vie quotidienne, le choc sera rude. Un peu de frustration est importante. Alors, quand la prochaine fois vous estimez qu’un «non» doit être prononcé, ne culpabilisez plus.

7. Ne cédez pas à ses demandes de ne lui acheter que des vêtements de marques. Votre enfant doit comprendre que le paraître n’est pas l’être.

8. Apprenez à votre enfant que les besoins des autres, par exemple de ses amis, sont tout aussi importants. Sinon, il aura du mal à s’intégrer à la maternelle ou à l’école.

9. Acceptez que votre enfant fasse des erreurs. Ne le protégez pas sans cesse. Il doit faire ses propres expériences mais vous devez garder un œil sur lui pour qu’il ne se mette pas en danger.

10. N’intervenez pas toujours quand votre enfant se dispute un peu avec d’autres enfants. C’est à lui d’apprendre à se défendre tout seul. Intervenez seulement si vous voyez que cela tourne au vinaigre.


Le mot de la fin

 Tout enfant traverse pendant sa vie une phase où il se croit tout puissant. C’est une phase qui fait partie du développement normal de l’enfant. C’est aux parents de faire comprendre à leur enfant que ses envies et ses désirs sont importants, tout en lui signalant qu’il doit respecter vos limites…