La peur de réussir à l'école

Cette peur, généralement plus secrète que la peur d’échouer est à l’origine d’un certain nombre de conduites d’échec, c’est-à-dire d’un ensemble d’attitudes qui, mises bout à bout sur la durée, conduisent l’enfant à échouer malgré la volonté apparente de réussir. Quand un enfant en bonne santé physique, intelligent, qui n’a pas de trouble particulier (type humeur dépressive, anxiété, hyperactivité), qui évolue dans un environnement serein est en grande difficulté scolaire, il faut envisager un comportement systématique et inconscient de mise en faillite de ses désirs aboutissant à une situation d’échec en lien avec la peur de réussir. Découvrir le ou les facteurs qui expliquent cette conduite d’échec et aider l’enfant à y remédier est alors affaire de spécialiste. Enfin, il importe de repérer cela suffisamment tôt, car il est parfois difficile de rattraper le temps perdu.

Derrière la peur de réussir, il y a la peur du changement, elle-même sous-tendue par d’autres craintes, comme celle de n’être plus digne d’intérêt dans le cas d’une amélioration du niveau des notes.

La peur de réussir est parfois plus consciente. Elle concerne de bons élèves de collège, le plus souvent des garçons, qui ont des résultats corrects mais qui pourraient mieux faire. Leur crainte réside dans le jugement que les autres garçons de la classe, pourraient porter sur eux. Il est hors de question pour eux de passer pour des «intellos», trop sages, trop dociles, trop soumis aux attentes des enseignants, ce qui apparaîtrait comme dévalorisant car dévirilisant. Ils adoptent alors sinon une attitude hostile, du moins un désinvestissement apparent de la réussite scolaire afin de ne pas subir le rejet du groupe.

Une autre cause fréquente de la peur de réussir est la peur, plus profonde, de faire de l’ombre à quelqu’un.

En savoir plus dans le livre "Réussir à l'école : une question d'amour ?" aux éditions Larousse.