Mon enfant a un TOC, que faire ?

Un enfant a un TOC : qu'est-ce que c'est ? Quels sont les plus fréquents ? Quelle en est la cause ? Quelles sont les solutions ? Le point.

Chez le jeune enfant, entre 3 et 5 ans, les rituels sont fréquents : jeux répétitifs, rituels de coucher, au moment des repas ou aux toilettes...Ils visent à contenir les angoisses normales liées au développement, n'entravent pas la vie quotidienne et disparaissent vers 7 ou 8 ans.
Il en est tout autrement pour le trouble obsessionnel compulsif (TOC) qui concernerait 2 à 4 % de la population âgée de moins de 18 ans. Il se définit par la présence d'obsessions et/ou de compulsions entrainant un état de détresse car demandant beaucoup de temps, d'énergie, et envahissant la vie personnelle et sociale. 

Qu'est ce que c'est ? 

L'obsession est une idée ou une image qui fait irruption dans la pensée, s'impose à la personne qui la reconnait comme provenant de sa propre activité mentale, et se répète sans laisser l'esprit au repos finissant pas provoquer une angoisse. Les obsessions retrouvées le plus souvent chez l'enfant sont la peur de la contamination, le peur d'un danger pour soi ou autrui et des pensées à caractère sexuel.
La compulsion est un comportement ou un rituel que la personne se sent poussée à accomplir pour diminuer l'anxiété que provoque une obsession. Les compulsions les plus fréquentes chez les enfants sont le lavage des mains ou du corps, la vérification et la répétition d'une action. 
Dans de nombreux cas, les enfants ont un ou plusieurs autres troubles associés : anxiété généralisée, phobie, anxiété de séparation, opposition...
Le TOC peut être très envahissant et provoquer l'isolement de l'enfant qui aura de plus en plus de mal à répondre aux exigences sociales et scolaires qu'il rencontre. Peuvent alors apparaitre des troubles du comportement : intolérance à la frustration, agressivité, colères...Dans les formes les plus intenses, le caractère pénible et épuisant du TOC peut entrainer un état dépressif voire des idées suicidaires. 

Quelle en est la cause ? 

Plusieurs pistes sont explorées. Un facteur génétique pourrait être en cause. Une insuffisance de production d'une molécule au niveau du cerveau, la sérotonine, expliquerait l'amélioration entrainée par certains médicaments qui empêchent sa destruction, appelés IRS (Inhibiteurs de recapture de la sérotonine). Des études récentes suggèrent que le TOC pourrait être la conséquence d'un dysfonctionnement plus spécifique de certains circuits de neurones. 

Quelles sont les solutions ?

Il est très rare que le TOC disparaisse de lui-même et il a plutôt tendance à s'aggraver avec le temps avec les conséquences préoccupantes décrites plus haut. Le recours à un spécialiste est nécessaire pour permettre une évaluation précise du trouble et décider du traitement le mieux adapté. 
Si le TOC est isolé, une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut être envisagée. Si la réponse à la TCC est insuffisante, un traitement par antidépresseur de type IRS peut être proposé. Dans les formes sévères, l'association TCC et IRS est recommandée d'emblée. Lorsque le TOC n'est pas très intense et/ou accompagné d'autres troubles, une approche psychothérapique plus globale peut être indiquée. 
L'environnement, notamment familial, agit sur le TOC et celui-ci a des conséquences sur la famille. Les critiques et les réprimandes ont comme effet d'augmenter les comportements alors qu'un environnement calme et neutre améliore l'impact du traitement. Un soutien peut être apporté aux parents pour les aider à supporter le stress et les tensions créées par le TOC. Si les tensions sont très importantes, un travail familial peut être utile. 
A l'école, l'enfant peut s'épuiser à cacher son TOC qui risque alors d'être en recrudescence à la maison. Il peut être utile, avec l'accord de l'enfant, d'en informer l'enseignant qui peut alors être plus à l'écoute et sensibiliser éventuellement les autres élèves. 

Pour conclure :

Le TOC est souvent tardivement dépisté, après plusieurs années de souffrance, car l'enfant ne sait pas qu'il s'agit d'un trouble dont il peut guérir ou le cache de peur d'être fou. La connaissance de ce trouble et l'attention portée à l'enfant peuvent permettre de le révéler. La consultation d'un pédopsychiatre permettra la prise en charge adaptée à l'enfant et à son entourage. 
 
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