"Sauter" une classe

Un "saut" de classe ne s'improvise pas, il se prépare et en général tout se passe bien... Voyons un peu comment !


Les enfants n’apprennent pas tous au même rythme, chacun le sait bien. Certains, quelquefois très jeunes, vont « sauter » une classe, parce qu’ils ont acquis des compétences souvent remarquables plus vite que les autres. Après une phase plus ou moins longue d’apprentissage, ces enfants sont exposés à des activités du niveau de classe suivant afin de leur donner toutes les chances de réussite à venir.

Le saut de classe n’est donc pas un phénomène automatique et ne relève pas d’une improvisation.

En règle générale, la décision officielle de passage anticipé est prise en fin d’année scolaire. Les enseignants sollicitent les psychologues et les enseignants spécialisés des Réseaux d’Aides Spécialisées aux Élèves en Difficulté (RASED), dont  l’avis est essentiel dans la mesure où leur regard est neutre et se fonde sur une observation globale et attentive des conduites et des apprentissages d’un enfant.

Après une analyse pluridisciplinaire, fréquemment supervisée par l’Inspecteur de l’Education Nationale, un saut de classe est envisagé en accord avec la famille.

Un exemple concret...

C’est le cas pour Ismerry, âgée de 6 ans et inscrite au CP.

Son enseignante a très vite constaté les progrès rapides et l'aisance d’Ismerry. Des activités de CE1 lui ont alors été proposées. L’enfant les a tout d’abord réalisées lentement. Puis, de jour en jour, des résultats très positifs ont été enregistrés. Ce processus progrédient était vraiment encourageant.

Lors de la rencontre avec le psychologue, Ismerry s’est exprimée avec facilité, sans excès de confiance en soi. Elle a obtenu des performances élevées aux tests. Un excellent développement de l’aptitude à la catégorisation a notamment été observé, ce qui constitue un indice probable de précocité.

L’enfant présente de bonnes capacités d’adaptation dans différentes situations. Elle aime beaucoup lire. Elle pratique la natation et la danse. Elle investit aussi les jeux avec ses poupées durant lesquels elle invente des scenarii qu’elle raconte non sans enthousiasme. Sa maturité paraît tout à fait satisfaisante.

Ismerry est maintenant prête à « sauter » une classe.

Les adultes approuvent ce projet, après l’avoir mûrement réfléchi. Ils manifestent une réelle confiance dans la capacité de réussite de cette enfant, confiance  qui l’aidera à continuer son parcours sans difficulté.

Le « saut » de classe se révèle quelquefois plus problématique pour des enfants qui présentent un profil moins harmonieux. Dans ce cas, la décision peut être différée ou proposée avec des aménagements, en sachant que pour certains le plus important n’est pas de passer ou de ne pas passer de façon anticipée dans la classe supérieure, mais d’apprendre avec plaisir en utilisant au mieux leurs possibilités, en adaptant au mieux les attentes.

Des conseils ?

Chaque situation étant singulière, il est difficile de donner des repères précis. Il importe d’être sensible à l’avis des professionnels proches de l’enfant, enseignant, psychologue, médecin, orthophoniste…Ces personnes connaissent la personnalité de l’enfant, ses capacités, ses acquis et ils sauront guider les parents grâce à leur expérience.

Il n’existe pas de certitude absolue pour une décision de saut de classe. Il est donc nécessaire d’étudier les arguments pour et contre et choisir la meilleure option, sans précipitation, avec assurance, ce que l’enfant percevra certainement.