Les écoliers français en bas du classement en maths et en sciences

C'est ce qui ressort d'une étude internationale qui a comparé leur niveau à celui de leurs petits camarades étrangers. Elle pointe le manque de formation des enseignants dans les disciplines scientifiques.

Les écoliers français en bas du classement en maths et en sciences
© dolgachov - 123RF

Mauvaises notes en maths et en sciences pour les petits Français ! Selon l'étude internationale Trends in mathematics and science study (TIMSS) 2015, la France se situe globalement en deçà de la moyenne internationale et même de la moyenne européenne dans ces deux domaines pour les élèves de CM1. Cette enquête mesure depuis 1995 les performances des élèves en maths et en sciences par niveau scolaire en s'appuyant sur les programmes d'enseignement communs pour les évaluer.

Des résultats sous la moyenne en CM1. En 2015, les élèves ont notamment été évalués à la fin de leur CM1. Ce sont ainsi plus de 4 800 écoliers français qui y ont participé sur les 376 000 élèves évalués au total dans 49 pays. Et ce sont les élèves de Singapour, de Hong Kong, de Corée du Sud, de Taïwan et du Japon qui sont les meilleurs élèves en maths et en sciences avec des scores supérieurs à 555. Les petits Français ont quant à eux obtenu un score moyen de 488 points en mathématiques avec un avantage significatif pour les garçons, et un score de 487 points en sciences sans différence cette fois entre les deux sexes. Ces résultats sont toutefois bien inférieurs à la moyenne internationale fixée à 500 points en maths et en sciences, mais aussi à la moyenne européenne (527 points en maths et 525 points en sciences). Avec de tels scores, les élèves français sont avant derniers du classement européen en sciences et derniers en maths. De plus, ce sont tout de même 13% des écoliers en mathématiques et 12% en sciences qui ne possèdent pas les compétences élémentaires alors qu'ils ne sont en moyenne que 5% en Europe. 

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Les enseignants français, moins à l'aise avec les sciences. D'après l'enquête, "les enseignants français sont moins nombreux que leurs collègues européens à déclarer se sentir à l'aise ou très à l'aise lorsqu'il s'agit d'améliorer la compréhension des mathématiques (70% vs 88%) ou de donner du sens aux mathématiques (72% vs 85%)". Et cette tendance s'accentue pour l'enseignement des sciences. Ainsi, seulement 47% des enseignants français se sentent à l'aise pour expliquer les concepts ou les principes scientifiques en faisant des expériences, contre 62% de leurs collègues européens. Cela est certainement dû au fait qu'ils bénéficient d'une formation continue limitée. Ainsi, plus de la moitié des élèves français sont accompagnés par des enseignants qui n'ont participé à aucune formation, (contre 32% en moyenne européenne). Idem en sciences, avec 75% des élèves en France contre 51% en moyenne européenne.

Les élèves de terminale S moyens en maths et en physique. Les élèves de CM1 n'ont pas été les seuls à être évalués. Les élèves de terminale S ont en effet également été évalués en maths, mais aussi en physique. Ce sont ainsi 4 000 élèves français avec des élèves d'autres pays qui ont participé à l'étude TIMSS. Les élèves français de terminale S ont obtenu un score de 463 points en mathématiques leur conférant ainsi des performances intermédiaires. Seuls les élèves ayant choisi la spécialité Mathématiques et ceux souhaitant intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles scientifiques ont eu de très bonnes performances (514 et 563 respectivement). Si cette tendance se confirme aussi pour l'évaluation en physique, elle est néanmoins contrastée. Les résultats en physique sont en effet meilleurs chez les élèves souhaitant poursuivre leurs études dans ce domaine (spécialité Mathématiques : 412 points et Physique : 391 points)  ou faire une classe préparatoire (453 points). Mais globalement la France est dans le dernier groupe du classement avec 373 points. Et contrairement à ce qui a été observé pour les écoliers de CM1, les garçons sont bien meilleurs que les filles en terminale S, et ce que ce soit en maths ou en physique.

Il apparaît par ailleurs que les résultats de la France dans ces deux domaines ont diminué pour les élèves de terminale S depuis 1995. Parmi les six pays ayant participé aux études sur les mathématiques de 1995 et de 2015, la France est d'ailleurs le pays ayant accusé la plus forte baisse. Cependant, les écarts de score entre les élèves les plus performants et ceux les moins performants sont réduits. L'Hexagone fait ainsi partie des pays les moins inégalitaires sur ce critère, et ce aussi bien en maths qu'en physique.