La France, parmi les pays les plus inégalitaires pour les enfants

Il ne fait pas bon vivre pour les enfants en France, selon le dernier rapport de l'Unicef "Equité entre les enfants", qui compare la façon dont les inégalités affectent les plus jeunes dans les pays riches. Les résultats de la France sont pour le moins préoccupants puisque l'hexagone se place à la 28e place (sur 35 pays de l'UE et de l'OCDE), soit parmi les plus inégalitaires devant la Belgique, le Luxembourg, la Slovaquie, l'Italie, la Bulgarie. La Turquie et Israël arrivent en dernière position. Et sans surprise, c'est le Danemark qui obtient la première place parmi les pays les moins inégalitaires, suivi de la Suisse, de la Norvège, de la Finlande, de l'Autriche et des Pays-Bas... "La démarche de l'UNICEF n'est pas de pointer du doigt un pays en particulier, mais bien de voir les problématiques dans leur globalité et sur le long-terme, afin d'accompagner les pays dans la réduction des inégalités dont les enfants sont victimes", précise Sébastien Lyon, Directeur Général de l'Unicef France.

Revenus, éducation, santé... Ce rapport permet de comparer les différences de revenus entre les pays (avec le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté), ainsi que les inégalités en matière d'éducation et de réussite scolaire. Pour la première fois, certaines données sont fondées sur la perception qu'ont les enfants de leur santé et de leur satisfaction dans la vie. 

• En matière de revenus, les inégalités entre les enfants des familles les plus pauvres et ceux de classe moyenne sont relativement faibles, précise l'Unicef. La France se place cette fois dans le premier tiers du classement, à la 13ème place sur 41 pays avec 9 % des enfants français vivant dans la pauvreté. Un résultat satisfaisant par rapport aux autres pays, principalement dû aux aides sociales et allocations familiales permettant aux familles défavorisées d'accéder à des biens et des services dont elles n'auraient pu bénéficier.
• Dans le domaine de l'éducation, la France fait partie des mauvais élèves ! En terme d'écarts, elle se situe presque à la dernière place du classement (35e sur 37 pays). En se basant sur les résultats de l'étude PISA de 2012, l'Unicef constate que la France compte peu d'élèves très performants, mais davantage d'enfants en difficulté scolaire par rapport aux chiffres de l'étude PISA de 2003. Par ailleurs, les écarts de niveau semblent aller de pair avec le milieu socio-économique des familles.
• Concernant les problèmes de santé, la France est 23e sur 35 pays et enfin 28e sur 35 en matière de satisfaction dans la vie. "Ce qui signifie qu'il existe un fort taux d'enfants qui ne sont pas satisfaits de leur vie, et un grand fossé entre les moins satisfaits et leurs pairs" précise l'Unicef.

Comment réduire ces inégalités ? Pour l'Unicef, les gouvernements devraient porter leurs efforts sur les enfants les plus pauvres afin de réduire les inégalités. "Il s'agit en priorité de protéger les revenus des foyers des enfants les plus pauvres, se concentrer sur l'amélioration de la réussite scolaire des élèves défavorisés, promouvoir et permettre un style de vie sain… Mais également prendre le bien-être subjectif des enfants au sérieux, et intégrer leur voix dans le processus de collecte de données", a déclaré Sébastien Lyon. "La bonne nouvelle, c'est que réduire les inégalités subies par les enfants du bas du classement est une manière efficace d'améliorer les résultats pour tous les enfants, et que les stratégies les plus efficaces impliquent des mesures simples et peu coûteuses", a-t-il ajouté.

Réaction du ministère de l'Education. Suite à la publication de ce rapport, le ministère de l'Education nationale rappelle que des mesures ont été menés depuis l'étude PISA, avec notamment la Refondation de l'école. "La lutte contre la pauvreté des enfants fait pleinement partie des priorités du ministère de l'Éducation nationale, avec des résultats qui commencent à être connus et mesurés par les acteurs de terrain", ajoute Najat Vallaud-Belkacem, dans un communiqué de presse.