Les filles réussissent mieux à l'école mais choisissent des filières moins valorisées

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes ce 8 mars, le ministère de l’Éducation nationale publie une étude qui compare l'orientation scolaire et la réussite des filles et des garçons.

Les filles réussissent mieux à l'école mais choisissent des filières moins valorisées
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La loi confie aux écoles, collèges, lycées et établissements d'enseignement supérieur, la mission de "favoriser la mixité et l'égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d'orientation", précise le ministère de l'Education nationale qui publie les résultats d'une étude à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, ce mardi 8 mars. "L'observation des statistiques pourrait laisser croire à l'existence de "différences naturelles" entre les sexes, qui conduiraient filles et garçons vers des destins différenciés", à déclaré la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem. "L'examen de la réussite comparée des filles et des garçons, depuis le primaire jusqu'à l'entrée dans la vie active, illustre la persistance de parcours très différenciés entre filles et garçons", précise-t-elle. Les chiffres de l'observation des statistiques permettront peut-être de prendre conscience qu'il est nécessaire d'agir plus tôt afin de valoriser davantage les femmes dans la société, dont la plupart devancent les hommes à l'école. 

Les garçons réussissent moins bien que les filles à l'école. Selon l'observatoire des statistiques, les garçons sont moins nombreux que les filles à obtenir le baccalauréat général : en 2014, 89 % d'entre eux sont bacheliers contre 92 % de leurs camarades. Lorsqu'ils le décrochent, la proportion de mentions "bien" ou "très bien" s'élève à 28 % pour les garçons et 31 % pour les filles. Même dans la filière scientifique, les garçons sont 33 % contre 38 % des filles à avoir ces mentions. 

Ces différences "se caractérisent tant par une moindre réussite scolaire des garçons que par une réussite scolaire des filles en trompe-l'œil puisque celles-ci s'orientent sur un nombre de filières plus limité et, à diplôme équivalent, s'insèrent moins bien en emploi. C'est ainsi que sont alimentées les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, dont souffre notre pays", précise Najat Vallaud-Belkacem.

En effet, les filles ne choisissent pas la même orientation que les garçons. "Bien qu'en augmentation de 6 points depuis 2000, la part de filles en terminales scientifiques (S, STI2D et STL) atteint à peine 42 %" précise l'étude. 

Dans l'enseignement supérieur, ces différences entre filles et garçons persistent. L'observatoire des statistiques révèle que les femmes sont plus souvent diplômées que les hommes après le bac. Par ailleurs, même si la part des femmes a augmenté parmi les ingénieurs entre 2000 (23 %) et 2013 (29 %), elles restent très minoritaires par rapport aux hommes. Même chose pour les femmes titulaires d'un doctorat scientifique : elles étaient 35 % en 2005 contre 39 % en 2013.

De manière générale, les filles réussissent donc mieux que les garçons tout au long de leur parcours scolaire, selon les chiffres. Pour autant, les inégalités entre hommes et femmes persistent... "Cette situation n'est plus acceptable. Si elle évolue positivement, c'est encore trop lentement. Elle appelle une réponse globale, qui implique toute la société", conclut Najat Vallaud-Belkacem.

© Ministère de l'Education nationale