L'obésité infantile en hausse dans les pays en développement

Dans un rapport publié lundi, l'OMS s'inquiète de l'augmentation de l'obésité chez les enfants de moins de 5 ans, particulièrement en Afrique, où les taux ont presque doublé depuis 1990.

L'obésité infantile en hausse dans les pays en développement
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Entre les années 1990 et 2014, le nombre d'enfants en surpoids est passé de 31 millions à 41 millions dans le monde. "Un cauchemar explosif dans les pays en développement" s'alarme la commission de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un rapport publié ce lundi et dont l'enquête a été menée durant deux ans dans plus de 100 pays.

Des disparités entre les pays pauvres et les pays riches. Parmi les pays les plus touchés par l'obésité infantile : l'Afrique (qui compte un quart des enfants obèses) et l'Asie (48 %). En Afrique, le taux d'enfants âgés de moins de 5 ans étant en excès de poids ou obèses a presque doublé en 24 ans, passant de 5,4 millions à 10,3 millions. Dans ces pays en voie de développement, ce sont les enfants de familles aisées qui ont plus de risques d'être en surpoids car "culturellement, un enfant en surpoids est souvent signe de bonne santé", précise le rapport. A l'inverse, dans les pays développés, ce sont les enfants issus de familles pauvres qui ont plus de risques de devenir obèses, notamment en raison du prix moins élevé des fast-food et de la nourriture à haute teneur en sucre. 

Quelles sont les raisons de cette hausse de l'obésité infantile ? Tout d'abord, "ce n'est pas la faute des enfants", a déclaré à la presse Peter Gluckman, co-président de la Commission. Selon le rapport, les gouvernements et les politiques de santé publique doivent mettre les moyens nécessaires pour stopper cette épidémie. Si ce problème de santé publique n'est pas pris à temps, "l'épidémie d'obésité pourrait réduire à néant les nombreux progrès en matière de santé qui ont contribué à l'allongement de la durée de vie dans le monde", prévient la commission. Par ailleurs, des facteurs biologiques, une baisse de l'activité physique au sein des établissements scolaires, et un accès limité à une alimentation équilibrée sont en cause.

Les auteurs du rapport précisent également que deux processus biologiques peuvent exposer un enfant, après sa naissance, au risque d'obésité infantile. D'une part, la "malnutrition" (même légère) pendant la grossesse ou lors des premières années de bébé. Ce "décalage" aurait des conséquences sur les fonctions génétiques de l'enfant qui augmenterait la prise de poids de celui-ci en grandissant. Enfin, lorsque la future maman est elle-même obèse ou qu'elle souffre de diabète pendant ses 9 mois de grossesse, le risque de surpoids pour l'enfant à naître est aussi accru.