L'alimentation des enfants influencée par le niveau social des parents

Les goûts des enfants en matière d’alimentation seraient influencés par la position sociale de leurs familles. C’est ce que révèle étude menée par une sociologue de l’Inra auprès d’une centaine d’enfants âgés de 10 à 12 ans.

L'alimentation des enfants influencée par le niveau social des parents
© © Monkey Business

Les goûts diffèrent d'un enfant à l'autre, mais aussi d'une famille à l'autre ! Selon une enquête menée auprès de 119 d'enfants âgés de 10 à 12 ans, par une chercheuse de l’Inra de Versailles-Grignon, les goûts et les représentations des enfants en matière d’alimentation seraient influencés, de manière parfois contradictoire, par la position sociale de leurs parents.

Héritage familial, culturel et social. Premier constat : les enfants issus de familles populaire ou de familles d'immigrés privilégient les plats tels que les steack-frites, le poulet-frites ou le cordon bleu, tandis que les enfants issus de familles plus favorisées ont des goûts plus raffinés et diététiques. Quant aux enfants d'ouvriers ayant immigré récemment, ils se tourneraient davantage vers les plats traditionnels du pays d'origine de leurs parents, précise l'étude. Et lorsqu'on leur demande de décrire le contenu de leur repas, les enfants s'expriment différemment selon leur catégorie sociale. Ceux dont les parents sont migrants ainsi que les enfants de familles populaires par exemple, "évoquent les aliments sous leur forme cuisinée". A l'inverse, les enfants des milieux plus favorisés "tendent à décrire le contenu du repas à travers une liste de produits, parfois sous leur forme crue tendant à les réduire à leur valeur nutritive", précise l'INRA. Selon l'étude, cela est révélateur des recommandations nutritionnelles que tentent d'inculquer les parents les plus aisés à leurs enfants.

Les repas se prennent à table et en famille. Pour la plupart, les familles dînent à table et ensemble, ou entre frères et soeurs lorsqu'il s'agit de familles nombreuses ou quand les parents ont des horaires décalés. Pour autant, il est rare que les enfants mangent hors de table. Parmi ceux qui prennent cette habitude, il s'agit principalement d'enfants dont les parents sont les plus favorisés, mais les repas ne se font pas devant la télévision, contrairement aux autres familles.

Le partage des tâches. Dresser la table, faire la cuisine, le ménage ou la vaisselle… n’a pas le même sens selon les familles. Selon l'enquête, les enfants des familles populaires et de migrants sont plus impliqués que ceux des classes supérieures. Ces derniers sont davantage invités à découvrir, de manière ludique, les plaisirs de la table et de la cuisine.