Collège : mieux vaut avoir plus de 200 livres à la maison pour réussir

Au collège, les inégalités entre les élèves se renforcent entre la sixième et la troisième. L’environnement social et culturel a un rôle déterminant. Explications.

Collège : mieux vaut avoir plus de 200 livres à la maison pour réussir
© jovannig

Alors que sonne la fin des vacances, une étude sur les acquis des élèves au collège vient d’être publiée. Réalisée par le ministère de l’Education nationale et relayée par Europe 1, elle fait état d’un renforcement des écarts entre la 6e et la 3e en fonction de l’origine sociale et culturelle. L’écart de niveau entre les élèves de milieu social aisé et ceux de milieu défavorisé est particulièrement marqué pour la lecture et les maths. Cette étude a été menée auprès de 35 000 élèves de la sixième à la troisième. Ces derniers devaient alors répondre à des tests cognitifs portant sur la lecture, les mathématiques, la logique et la mémoire.

Donner le goût de la lecture. Plusieurs enquêtes ont déjà mis en lumière que la présence de livres au sein du foyer et la stimulation de l’entourage ont un impact direct sur l’attrait qu’a une personne pour la lecture. L’étude du ministère de l’Education semble, à son tour, confirmer ce point. Ainsi, les enfants interrogés ayant les résultats les plus faibles sont ceux qui ont moins de 30 livres à leur domicile, et cela est valable quel que soit le domaine testé. Les élèves qui ont plus de 200 livres dans la bibliothèque familiale représentent quant à eux la minorité des résultats faibles.

Gare à la télé ! Ce n’est pas nouveau mais l’étude met aussi en lumière que le temps passé devant la télévision a également un impact sur la réussite des élèves. Ainsi, leurs performances diminuent au fur et à mesure que la fréquence d’écoute augmente. 27,4% des enfants qui regardent régulièrement la télévision ont par exemple les résultats les plus faibles aux tests de maths comparés à ceux qui ne la regardent jamais ou presque (16,9%).

Les meilleurs élèves en 6e le restent en 3e. Plus préoccupant, cette étude laisse apparaître que beaucoup de choses sont jouées dès la 6e et qu’il est difficile d’inverser la tendance au cours des quatre années de collège. Ainsi, plus de 60% des élèves les plus performants en maths, en mémoire et en lecture en 6e le restent en 3e. En revanche, moins de 5% des enfants ayant de faibles résultats en 6e réussissent à se hisser parmi les élèves les plus performants en 3e. Cette étude met également en évidence que "plus d’un quart des élèves de 6e maîtrise déjà le vocabulaire scolaire qu’un tiers des élèves de troisième est seulement en voie d’acquérir".

Impact du milieu social sur la progression en maths mais pas en lecture. Pour la capacité à comprendre, à lire et à raisonner, "les élèves semblent progresser à un degré comparable, qu’ils soient d’origine sociale favorisée ou défavorisée. L’environnement culturel de l’élève, illustré par le nombre de livres au domicile, ne semble pas non plus exercer une influence significative sur la progression des élèves". L’étude estime ainsi que "le collège donnerait les mêmes chances aux élèves de maîtriser les éléments de connaissances requises à la fin de la troisième". Toutefois, la catégorie sociale du responsable de l’élève, tout comme l’environnement culturel, semble avoir un impact sur la progression en maths et en mémoire de l’enfant. "Ici, le collège aurait donc tendance à accroître les inégalités sociales", constate l’étude.