Paroles d'enfants : "Plus tard, je serai..."

Quel métier les enfants rêvent-ils de faire quand ils seront grands ? Nous leur avons posé la question et interrogé Stephan Valentin, psychologue, qui nous livre quelques conseils.

Paroles d'enfants : "Plus tard, je serai..."
© Ilike

Selon une récente étude, la plupart des parents aimeraient que leurs enfants deviennent médecin, ingénieur ou informaticien. Et leurs souhaits sont souvent bien loin de la réalité. Certes, les parents voudraient le meilleur pour leurs tout-petits, mais quel métier les enfants rêvent-ils de faire lorsqu'ils seront adultes ? Nous avons posé la question à quelques enfants qui se voient bien devenir maître d'école, vétérinaire ou tennisman quand ils seront grands...

Les futurs maîtres d'école. Parce que leur maîtresse est "gentille", Hugo, 6 ans et demi, et Noah, 6 ans, souhaiteraient à leur tour enseigner. "Je voudrais apprendre à lire et à compter aux enfants", déclare Hugo, tandis que Noah est davantage attiré par le plaisir "d'écrire avec une craie sur un tableau". D'ailleurs, ses nouveaux jouets sont une craie et une ardoise, pour jouer au maître et à la maîtresse. Pour devenir maître d'école, les petits garçons sont conscients que des études sont nécessaires, mais c'est un métier qui demande surtout certaines qualités : "être calme et patient" selon Hugo, et "poli et gentil" pour Noah.

Plus tard, je serai vétérinaire © Ilike

Vétérinaire. Shirel, âgée de 9 ans et demi, sait déjà qu'elle deviendra vétérinaire lorsqu'elle sera grande. Son amour pour les animaux lui donne envie de travailler à leurs côtés, de "les guérir et les soigner". "Je suis allergique aux perroquets", nous dit-elle, mais peu importe, elle souhaiterait tout de même s'occuper des animaux domestiques. Pour pouvoir faire ce métier, pas besoin de longues études selon elle : il suffit "d'aller chez un vétérinaire, et il nous apprend comment faire". Quant aux qualités requises pour s'occuper de ces charmantes petites bêtes, il est important d'être "gentil, de parler aux animaux et de les encourager pour les rassurer".

Tennisman. Passionné par le tennis et parce qu'il aime le sport, Emerick, âgé de 10 ans, se voit bien devenir "Ping-pongman" ("euh non Tennisman", se reprend-il). "J'ai vu que j'étais un peu bon dans le sport, je me suis dis pourquoi pas devenir tennisman, ça me plaît", déclare-t-il. Ce futur sportif de haut niveau sait qu'il lui faudra "être bon à l'école" s'il veut être aussi réputé que Roger Federer ou Jo-Wilfried Tsonga.... Persévérant, Emerick compte bien continuer le tennis : "faut pas lâcher" nous dit-il. D'ailleurs, il a déjà les qualités d'un champion car pour devenir un bon tennisman, il est important selon lui de "ne pas être mauvais perdant, de respecter les règles du jeu" et de toujours "rester soi-même".

4 questions à Stephan Valentin, psychologue.

  • Comment expliquer les différents choix de métier que les enfants citent généralement ? Il existe une tendance dans le choix de métiers chez les enfants. Les filles choisissent majoritairement des métiers sociaux pour aider les autres. Les garçons privilégient des professions dans le sport, l’artisanat ou dans les nouvelles technologies. On constate également que les enfants choisissent souvent un métier qui fait partie de leur quotidien et qu’ils peuvent exercer dans un jeu de rôle avec leurs amis ou leurs jouets. Jouer par exemple au pompier ou à la maîtresse avec des poupées.
  • Plus tard, comment encourager et aider son adolescent à choisir le bon métier ? Actuellement, beaucoup d’ados ou jeunes adultes mettent beaucoup de temps pour choisir un métier. On le remarque d’ailleurs à la faculté. Un grand nombre d’étudiants commence à étudier, puis s’arrête après quelques mois puisque cela ne correspondait pas à leurs attentes. Ce dont ils rêvent souvent, c’est gagner beaucoup d’argent plus tard. Les stages sont probablement un bon moyen pour confronter les ados à la réalité d’un métier, par exemple en été, pendant les vacances. Cela leur permet aussi de se projeter dans une vie professionnelle future. 
  • Faut-il s'inquiéter si son enfant choisit un métier qui ne correspond pas à nos attentes ? Faire un choix de métier pour plaire aux parents n’est que rarement bénéfique à la relation parent-enfant, car l’enfant se sentira emprisonné. Il aura peur d’imposer ses propres désirs par peur de perdre l’amour parental. Le plus important pour les parents, c’est avant tout que leur enfant soit heureux dans ce qu’il fait. Après tout, nous passons beaucoup de temps à travailler. Si les parents rêvent d’une profession pour leur enfant, il serait utile de s’interroger s’ils ne demandent pas à leur enfant de réaliser leur propre rêve...
  • Et s'il ne veut pas faire d'études plus tard ? Pourquoi pousser un enfant à faire des études, s’il ne le souhaite pas ? Il n’y a pas un seul chemin pour réussir dans la vie. Il y a par exemple l’apprentissage. La pression est contre-productive pour motiver un jeune d’étudier. Avant tout, il est important de parler avec son enfant et de l’écouter. Peut-être a-t-il déjà un projet. Et puis, dans ce cas, pourquoi ne pas le soutenir dans son rêve. C’est aussi ça le rôle d’un parent : accompagner son enfant sur ce long chemin de la vie, sans lui dicter ce qu’il a à faire. Et peut-être votre enfant va vous surprendre en vous montrant de quoi il est capable quand on lui donne la liberté de se prouver…