Vers une meilleure prise en charge de l'autisme ?

Le gouvernement a présenté ce jeudi son plan d'action visant à améliorer la prise en charge des enfants autistes, en agissant notamment sur la formation des professionnels de santé et d'accompagnement.

Vers une meilleure prise en charge de l'autisme ?
© dubova

A l'occasion du Comité national autisme organisé ce jeudi, le gouvernement a fait part de sa volonté d'améliorer la prise en charge des enfants autistes en agissant "encore plus vite et plus fort" sur la formation des professionnels de santé et d'accompagnement, afin que les recommandations des autorités de santé soient appliquées, a déclaré la secrétaire d'Etat en charge du handicap Ségolène Neuville. 

Retour sur les dernières recommandations. En 2012, la Haute autorité de santé (HAS) et l'Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux (Anesm) avaient recommandé la mise en place de méthode éducatives et comportementales dès le plus jeune âge, pour travailler sur les apprentissages, en utilisant des jeux ou des pictogrammes par exemple. En effet, l'approche psychanalytique suivie depuis des années en France n'a à ce jour pas prouvé son efficacité et serait "non consensuelle" selon la HAS.

Annoncé en mai 2013, le 3ème plan autisme (2013-2017) avait souhaité que le dépistage de l'autisme soit effectué dès 18 mois, et que la prise en charge des enfants soit précoce et intensive, impliquant ainsi une évolution des pratiques professionnelles.

Mais sur le terrain, les associations de familles rencontrent des difficultés à trouver des professionnels formés à ces nouvelles méthodes. Et "près du tiers des formations continues des professionnels de santé sur l'autisme sont en incohérence avec ces recommandations", a précisé Ségolène Neuville.

Des mesures basées sur la formation. En concertation avec des membres du comité autisme, Ségolène Neuville a lancé un appel d'offres. Ainsi, les formations qui ne seront pas conformes aux recommandations ne seront pas éligibles aux financements de développement professionnel continu (DPC). Par ailleurs, les formations des professionnels paramédicaux vont désormais être évaluées et un audit national des contenus pédagogiques est prévu pour les formations initiales de travailleurs sociaux. Enfin, les écoles supérieures des professeurs des écoles (ESPE) auront accès à des "modules prêt à l'emploi" sur l'autisme, dans le but de favoriser la scolarisation et l'intégration des enfants autistes. Quant aux universités (plus autonomes), elles seront encouragées à suivre les recommandations de la HAS.

Autres mesures proposées : la généralisation d'un label de qualité, proposé par l'association Autisme France sur la base du volontariat, à destination des établissements et services médico-sociaux et des inspections renforcées. En effet, les Agences régionales de santé (ARS) vérifieront à présent que les services de psychiatrie aient bien appliqué les recommandations de la HAS et de l'Ansem. 

Entre 2015-2018, "près de 6 300 places" d'accueil supplémentaires pour enfants et adultes devraient être créées et 1 000 places ont déjà été installées depuis le lancement du 3ème plan autisme.