Mon bébé ne dort pas : comment l'aider ?

Verre d'eau, cauchemars, câlins… Les enfants ont souvent des difficultés à se coucher. Prétextes ou peurs réelles, les parents sont parfois perdus. La psychiatre Sylvie Royant-Parola spécialisée dans les troubles du sommeil, nous aide à y voir plus clair.

Mon bébé ne dort pas : comment l'aider ?
© ivolodina

Les enfants ne disent pas spontanément qu’ils veulent dormir. A moins qu’ils aient la grippe ou de la fièvre, c’est rare qu’ils réclament d’aller au lit. "Ce sont les parents qui doivent décrypter les manifestations de signes de fatigue des petits", explique Sylvie Royant-Parola, psychiatre spécialisée dans les troubles du sommeil. Celle-ci poursuit : "il y a deux types de signes. Certains enfants peuvent par exemple  se frotter les yeux, être grognon, etc., et donc sembler fatigués aux yeux des parents. D’autres petits deviendront au contraire hyperactifs à l’approche de l’heure du coucher."

De quelle quantité de sommeil a besoin un enfant ?

Même si tous les enfants ne sont pas égaux face aux besoins en sommeil, il n'empêche qu'ils doivent quand même dormir plus longtemps que les adultes. De même, une sieste est indispensable, au moins jusqu'à trois ans, afin d'abaisser les tensions. D’une durée de 30 minutes, elle permet "de diminuer la longueur de la journée, confirme la psychiatre. Il faut toutefois être vigilant à ce que la sieste ne soit pas trop longue sinon l’enfant ne dormira pas le soir". L’environnement de la chambre est lui aussi très important. "Il faut éviter les grands éclairages et les objets qui font des ombres dans la pièce. L’environnement ne doit pas conforter les peurs. Si l’enfant a peur du noir total, les parents peuvent installer une veilleuse ou laisser la porte entrouverte."

Comment lui faire savoir que l’heure du coucher approche ?

Pour que l’enfant prenne conscience que c’est bientôt l’heure d’aller au lit, un rituel du coucher doit être mis en place. Il consiste en un coucher à des horaires réguliers et une préparation au sommeil qui passe par un lavage de dents, un câlin, une histoire… Cela permet à l’enfant d’avoir un repère en remarquant que les mêmes choses se passent avant d’aller au lit. Un autre paramètre entre en compte pour que l’enfant se couche plus facilement. "Les parents doivent être neutres. Il ne faut pas qu’en fonction de leur envie, l’enfant se couche plus ou moins tard. C’est en effet essentiel qu’il ait un temps de sommeil suffisant pour être en forme. Les parents doivent de ce fait avoir la même mécanique : une heure régulière de coucher avec tout de même quelques exceptions pour les soirs de fêtes". Il faut par ailleurs garder le même rythme quand l’enfant n’a pas école, surtout chez les plus petits. "Certains enfants de 4/5 ans se couchent à 23h. C’est très grave. Ils ont une privation de sommeil qui est une des causes de l’obésité", s’inquiète Sylvie Royant-Parola.

Quelle attitude adopter face à un enfant qui résiste ?

Si l’enfant trouve des prétextes pour rester debout, les parents doivent adapter leur attitude. Dans certains cas, le petit va demander un verre d’eau puis un autre et ainsi de suite jusqu’à ce que le temps passe. Il faut savoir évaluer chaque situation. S’il fait très chaud, il faut bien évidemment l’hydrater. Si vous avez des doutes, donnez-lui un verre d’eau voire deux, mais pas plus. "Il ne faut pas répondre systématiquement aux souhaits de l’enfant. Le fait que les parents ne répondent plus est appelé la technique d’extinction. En fait, plus on répond, plus on alimente la demande", souligne la psychiatre. Certains parents peuvent parfois ne pas voir leur enfant de la semaine car ils rentrent trop tard. Dans ce cas, Sylvie Royant-Parola précise bien que "les parents doivent s’organiser pour être là plus tôt. Ce n’est pas à l’enfant de se coucher plus tard".

Comment gérer les cauchemars ?

La période des cauchemars commence vers 16 mois et se poursuit jusqu’à trois ans. Même si elle ne dure pas longtemps, les cauchemars sont très angoissants pour les enfants. Ils laissent un souvenir très présent. "Si l’enfant cauchemarde, les parents peuvent rassurer l’enfant ou faire avec lui, la chasse aux monstres. Si cela ne suffit pas, il existe d’autres méthodes comme la technique imagée qui consiste à dessiner le monstre puis à mettre le dessin à la poubelle. L’enfant peut ainsi dédramatiser et passer le cap", conseille le Dr Royant-Parola. Suite à une panique transitoire, s’endormir avec son enfant peut le rassurer, mais "il faut éviter d’installer cette habitude. Apprendre à son petit à s’endormir est une étape difficile. Si elle est perturbée par ce genre de pratiques, des insomnies d’endormissement  peuvent apparaître à l’âge adulte".

Un site sur le sommeil des enfants de 0 à 18 ans. Le manque de sommeil peut conduire à des troubles du comportement (agitation, irritabilité, sautes d'humeur…), multiplier les risques de développer une obésité ou un diabète et engendrer une baisse des défenses immunitaires. Afin d'aider les parents à trouver les clés pour favoriser le retour à un sommeil serein et réparateur, le Réseau Morphée lance un site internet dédié au sommeil des bébés, des enfants et adolescents, de la naissance à l'âge de 18 ans. En savoir plus sur : www.sommeil0-18.fr

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