Un test sanguin pour détecter les bébés secoués ?

Il permet d'identifier une hémorragie crânienne aiguë non accidentelle, selon une récente étude. Actuellement, les examens cliniques ne permettent pas toujours aux médecins d'établir un diagnostic précis.

Un test sanguin pour détecter les bébés secoués ?
© goodluz - 123RF

Des chercheurs américains ont mis au point un test sanguin afin de détecter les traumatismes crâniens dus au syndrome du bébé secoué, selon une étude américaine publiée dans la revue médicale JAMA Pediatrics.

Ce test "Bibis" (Biomarkers for Infant Brain Injury Score), qui utilise une infime quantité de sang, mesure en fait le niveau d'hémoglobine, protéine qui transporte l'oxygène dans le sang, et repose sur la combinaison de trois biomarqueurs. Pratiqué chez les nourrissons, ce prélèvement sanguin permet d'identifier une hémorragie intracrânienne aiguë provoquée par un traumatisme crânien non accidentel. Une fois cette hémorragie identifiée, elle pourrait être localisée grâce à un scanner cérébral.

Une plus grande efficacité. Evalué auprès de 599 enfants, ce test a démontré son efficacité dans 90% des cas. Le diagnostic clinique seul détecte quant à lui environ 70% des cas d'hémorragies intracrâniennes aiguës. Dans 30% des cas, les médecins ne peuvent en effet établir un diagnostic précis, faute d'informations de la part des parents ou des personnes en charge de l'enfant. Ces derniers ne communiquent en effet pas toujours les éventuels symptômes que l'enfant peut présenter, tels que des vomissements, un manque d'interactions avec l'entourage, une somnolence, une difficulté à se réveiller. Ainsi, la prise de sang pourrait apporter une aide en cas de doute du médecin. D'autant plus que plus le bébé est pris en charge rapidement, moins il aura de risque d'avoir de graves séquelles ou de difficultés dans son quotidien.

Une généralisation des investigations post-mortem en France. Chaque année, entre 120 et 250 cas de bébés secoués seraient recensés en France. La ministre des Familles, Laurence Rossignol, expliquait récemment au Journal des Femmes avoir mis en place un plan de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants. Il prévoit notamment une généralisation des investigations post-mortem, recommandées par la Haute Autorité de Santé. Une campagne d'information pour que les professionnels de santé sensibilisent les jeunes parents à ce sujet est également prévue. Des conseils sur la conduite à avoir en cas de pleurs de bébé seront par ailleurs introduits cette année dans le carnet de santé.