Deux bébés sur trois sont allaités en France

Deux tiers des nouveau-nés sont allaités à la naissance en France, selon la dernière enquête de la Drees. Une pratique que les mamans ont toutefois tendance à arrêter avant les six mois de l'enfant.

Deux bébés sur trois sont allaités en France
© Cathy Yeulet

En France, deux nouveau-nés sur trois sont allaités à la naissance. Pourtant, moins d'un bébé sur cinq l'est durant 6 mois, selon la dernière enquête de la Drees qui a étudié le mode d'alimentation des enfants à l'âge de 8 jours, de 9 mois et de 2 ans. Les scientifiques ont en effet observé que si 66% des nouveau-nés français étaient allaités à la naissance en 2013, ils n'étaient plus que 40% à 11 semaines, 30% à 4 mois et 18,5% à 6 mois. Moins de la moitié des enfants allaités à la naissance l'étaient ainsi au seuil des 4 et 6 mois recommandés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette diminution semble en fait coïncider avec la fin du congé maternité et la reprise d'une éventuelle activité professionnelle par la maman.

Un plus long congé maternité pour favoriser l'allaitement ? La proportion de femmes qui allaitent a tendance à se stabiliser ces dernières années, alors qu'elle était en augmentation depuis les années 90. Elle se situe désormais à un niveau inférieur à celui de la majorité des pays voisins européens. Dans les pays scandinaves, le taux d'allaitement à la naissance est par exemple de plus de 95%. La Drees estime qu'"une politique de protection sociale des familles peut favoriser l'allaitement […] : le fort taux d'allaitement des femmes scandinaves s'accompagne de congés parentaux longs (aux alentours d'un an) avec un allaitement maternel souvent perçu comme une obligation sociale". Il a d'ailleurs été observé en France qu'à partir du 3e enfant, l'allaitement est un peu plus fréquent et plus long que pour les deux premiers. Cela "pourrait être lié en partie à la durée plus longue du congé maternité à partir du 3e enfant ou à la prise d'un congé parental", affirme l'enquête.

Une recommandation qui ne doit pas faire culpabiliser. Les mères qui choisissent d'allaiter le font surtout pour "la santé, le bien-être et le bon développement du bébé", révélait l'enquête nationale périnatale de 2010. Et pour cause, l'allaitement protège le nourrisson "des infections gastro-intestinales et, dans une moindre mesure, des infections ORL et respiratoires", rappelle le communiqué. La maman tire elle aussi des bénéfices puisque ce serait "un facteur protecteur des cancers du sein en période pré-ménopausique, de l'ovaire, mais aussi de l'ostéoporose". Si l'allaitement est recommandé au moins jusqu'aux 4 mois du bébé pour un bénéfice santé, la Drees précise que "cette recommandation ne doit pas être prise comme une injonction culpabilisante, tant les raisons physiologiques, professionnelles ou personnelles qui peuvent amener une femme à ne pas allaiter sont nombreuses".