Les mères peu diplômées ont plus de risque d’avoir un petit bébé

Moins une femme est diplômée, plus elle risque de donner naissance à un enfant de petit poids, selon une étude menée par l’Institut national d’études démographiques (Ined). D’autres facteurs sont également liés.

Les mères peu diplômées ont plus de risque d’avoir un petit bébé
© Hannes Eichinger

Une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) révèle que les femmes sans diplôme ou de milieux défavorisés ont plus souvent que les autres des bébés de petit poids à la naissance, lui-même associé à un risque de mauvaise santé dans l’enfance, voire à l’âge adulte. Pour arriver à cette conclusion, les auteurs se sont appuyés sur l’enquête Elfe qui suit une cohorte de 18 000 enfants nés en France en 2011. Lidia Panico et Olivier Thévenon de l’Ined et Maxime Tô de l’University College de Londres ont ainsi étudié les liens entre les caractéristiques socio-économiques des familles et l’état de santé des nouveau-nés. Il apparaît alors que moins une femme a de diplômes, plus elle présente de risque de donner naissance à un enfant de petit poids (moins de 2,5 kg). Les femmes non diplômées voient leur risque augmenter de 50% par rapport à celles ayant le bac. Les femmes plus diplômées (au-delà de bac +2) ont quant à elles un risque diminué de 25 % par rapport à celles de niveau bac.

Âge, tabac, alcool… D’autres facteurs interviennent. "Le lien entre le niveau de diplôme de la mère et la santé de son enfant à la naissance pourrait en fait refléter d’autres différences socioéconomiques, comme celles liées au revenu", notent les auteurs. Lorsque le revenu du ménage ainsi que des facteurs tels que le rang de naissance, l’âge de la mère et la taille des parents sont pris en compte, les différences selon le niveau d’instruction se réduisent un peu mais ne disparaissent pas. Il est par ailleurs observé que les familles cumulent souvent les désavantages. La consommation de tabac et d’alcool des femmes enceintes peut par ailleurs influer sur le poids à la naissance. Il apparaît que sa fréquence est elle aussi intimement liée au niveau d’instruction. L’âge des mères jouent également un rôle. Les mamans de 28 ans ont ainsi plus souvent des enfants de petit poids à la naissance que celles qui ont entre 31 et 34 ans. Les auteurs constatent en revanche que "le nombre de visites prénatales pendant la grossesse, les problèmes psychologiques que la mère a rencontrés, le fait qu’elle ait pu vivre cette période comme difficile, ses conditions d’emploi, ne semblent pas modifier le lien entre niveau d’instruction et petit poids de naissance". En France, tous les groupes socio-économiques auraient ainsi accès de manière égale aux services du système de santé, au moins pour le suivi de la grossesse.