Les nourrissons seraient plus sensibles à la douleur que les adultes

Une récente étude a comparé les IRM de bébés et d’adultes alors qu’ils subissaient de légères sensations. Les nouveau-nés éprouveraient ainsi la douleur comme les adultes.

Les nourrissons seraient plus sensibles à la douleur que les adultes
© Andrey Bandurenko

Selon une étude publiée dans la revue eLife, des chercheurs de l’Université d’Oxford révèlent que les bébés sont eux aussi sensibles à la douleur, peut-être même plus que les adultes. C’est en tout cas ce qu’auraient révélé les IRM des cerveaux. Les scientifiques estiment qu’il serait nécessaire de revoir les traitements pour soulager la douleur chez les tout-petits.

Une IRM pour observer leurs réactions. Pour arriver à cette conclusion, dix nouveau-nés bien portants âgés d’un à six jours ainsi que dix adultes en bonne santé âgés de 23 à 36 ans ont subi un test. Il consistait en fait à presser doucement une tige rétractable sur leur voûte plantaire. Cette sensation était comparée à celle d’un petit picotement réalisée à l’aide d’un crayon. Les auteurs de l’étude observaient ensuite la réaction de leur cerveau grâce à un scanner IRM. Il faut toutefois noter que la sensation était tellement légère qu’elle ne réveillait pas les bébés endormis dans le scanner.

Un seuil de tolérance plus bas. Les résultats des scanners des bébés et des adultes ont mis en évidence que 18 des 20 régions cérébrales associées à la douleur étaient déjà actives chez les nourrissons.  Ces derniers répondaient à un petit picotement de 128 millinewtons. Leur réponse était d’ailleurs la même que celle des adultes lorsqu’ils étaient piqués à 512 millinewtons. Et même si les tout-petits ont deux régions du cortex de moins que les adultes, les scientifiques estiment qu’ils ont un seuil de tolérance de la douleur plus bas.

Trop peu de traitements anti-douleur. Le Dr Rebeccah Slater d’Oxford assure que "l’étude montre que les bébés ressentent non seulement la douleur, mais qu’ils sont aussi plus sensibles que les adultes". Or, "des milliers de bébés britanniques subissent de douloureuses interventions chaque jour, mais elles sont rarement accompagnées de traitement de la douleur".

Qu’en est-il chez nous ? En France, la prescription d'antalgique est systématique. Il est recommandé de l'accompagner d’une évaluation de la douleur au moyen d’une échelle validée qui est adaptée à l’âge de l’enfant. Avant 4 ans, c’est une échelle d’observation comportementale qui est utilisée tandis qu’à partir de 4 ans, c’est une auto-évaluation.