Jugé par la cour d'assises pour avoir secoué son bébé

Le père d'un bébé comparaît aujourd'hui à la cour d'assises du Val-de-Marne pour avoir secoué son bébé âgé de 4 mois et demi au moment des faits en 2009. L'occasion de rappeler les risques liés à cette maltraitance.

Jugé par la cour d'assises pour avoir secoué son bébé
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Ce matin et pendant quatre jour, un père de famille comparaît devant la cour d'assises de Créteil, dans le Val-de-Marne, pour avoir secoué son bébé en 2009, alors âgé de 4 mois et demi. L'enfant avait alors été transféré à l'hôpital Necker à Paris où les médecins avaient diagnostiqué un hématome sous-dural accompagné d'une hémorragie dans la rétine de l'oeil. Ces deux symptômes sont liés au syndrome du bébé secoué, mais le père nie au départ toute responsabilité. Pourtant, les médecins découvrent aussi des traces de fractures sur les côtes du tout-petit et d'autres actes de violences dans son dossier. 

Un an et demi après les faits et face aux évidences des expertises médicales, le père fini par reconnaître avoir secoué son bébé parce qu'il se sentait à bout et qu'il ne parvenait pas à le calmer. Il risque aujourd'hui quinze ans de réclusion. Quant au bébé qui a depuis été confié à sa maman, il garde de nombreuses séquelles qui pourraient perdurer jusqu'à l'âge de 7 ans.

Quels sont les risques du syndrome du bébé secoué ? Secouer un bébé peut avoir de graves conséquences : 10 % à 40 % des bébés secoués meurent suite à un traumatisme crânien et la majorité des autres peuvent avoir des séquelles neurologiques graves, à vie. En effet, le cerveau des nourrissons n'étant pas encore suffisamment développé, il ne remplit pas bien la boîte crânienne. Il risque donc de s'écraser contre les parois lors de violentes secousses et de provoquer une rupture des vaisseaux sanguins. De plus, la tête est proportionnellement plus lourde que celle d'un adulte et les muscles du cou ne maintiennent pas la tête du bébé bien droite, ce qui favorise les lésions. 

Informer sans culpabiliser. La HAS estime le taux de récidive du secouement à plus de 50 % des cas. Pour prévenir les risques et permettre aux professionnels de santé de mieux repérer les syndromes de bébés secoués, tout en sensibilisant le grand public, la HAS a publié en 2011 une série de recommandations. Elle préconise notamment l'utilisation d'une grille de critères pour aider les professionnels de santé au diagnostic de secouement et leur recommande de mieux informer les parents, dès la sortie de la maternité, à la fois sur les pleurs du nourrisson, sur la possibilité d'en être exaspéré et sur les conséquences du secouement pour le bébé. Enfin, en situation de pleurs répétés, elle conseille aux parents de ne pas culpabiliser  : dans l'intérêt du bébé, mieux vaut le coucher sur le dos et quitter la pièce en attendant qu'il se calme.