Comment dissuader son enfant de fumer du cannabis ?

Quels adolescents sont touchés par la consommation de cannabis ?

Il faut savoir qu'un ado sur deux s'initiera à la consommation de cannabis avant 18 ans, un sur dix en fume régulièrement (deux à trois fois par semaine). Les garçons restent plus concernés que les filles. Et contrairement aux idées reçues, le phénomène touche tous les milieux sociaux.

Comment savoir si mon ado fume du cannabis ?

Certains signes peuvent alerter les parents : le repli sur soi, l'échec scolaire, la déprime. Ils demeurent plus révélateurs que des symptômes physiques tels que les yeux rouges ou la fatigue. La vigilance vaut donc bien mieux que l'espionnage. Attention : un ado non-fumeur de tabac n'est pas forcément non-fumeur de cannabis. Enfin, le plus sûr moyen d'être fixé si l'on s'inquiète reste de poser la question franchement. Qu'importe si le parent tombe à côté de la plaque : le sujet est abordé et la situation clarifiée.

Que dire exactement à son enfant ?

Suivez la règle du "ni silence, ni cris", c'est-à-dire réagir mais calmement. Rappelez l'effet que produit le cannabis sur le cerveau, la santé et le caractère illégal et passible d'amende de cette consommation. Inutile d'étendre l'argumentaire que l'ado va s'empresser de contrer point par point. Restez dans l'observation et le concret, pas la dénonciation. Enfin, et c'est sans doute le plus important, essayez d'en savoir plus sur le contexte dans lequel l'enfant fume, le pourquoi de son comportement. Cela lui apporte t-il du calme pour s'endormir ou réussir ses examens, de l'assurance pour rencontrer des amis ? Est-ce une échappatoire à une peine de cœur, un moyen de se distraire ? Même si l'ado nie toute consommation, faites quand même entendre le message sans vous braquer.

"Le priver de sortie ou d'argent de poche s'avère inutile"

Comment l'obliger à arrêter ?

Je crois que la meilleure solution consiste à discuter des raisons de cette conduite et d'essayer d'apporter des solutions concrètes au mal-être de l'ado. Faites le réfléchir au sens qu'il donne à la fête : les substances illicites sont-elles vraiment indispensables pour s'amuser ? Faites-lui prendre conscience des conséquences que pourraient avoir son attitude s'il perdait le contrôle en voiture, s'il devenait agressif ou encore s'il manquait d'énergie ou de mémoire. Le priver de sortie ou d'argent de poche s'avère inutile. Cela causerait d'autres problèmes :  l'isoler de son groupe de copains et l'empêcher d'apprendre à gérer son argent. De toute façon, l'ado fumeur trouverait d'autres moyens pour contourner ces obstacles.  C'est donc un travail éducatif de fond, sur le long terme et l'exemple donné à la maison, qui donne aux ados les armes suffisantes pour résister à l'envie de franchir l'interdit et savoir s'affirmer sans céder aux modes ou aux pressions.

Où s'adresser pour obtenir de l'aide ?

Les parents peuvent se tourner vers les "consultations cannabis" de leur département (liste des adresses sur le site de la mission interministérielle de lutte contre les drogues et la toxicomanie), l'assistante sociale du lycée ou le médecin de famille. Ces profesionnels pourront recevoir l'ado et ou ses parents et  même les orienter vers des centres d'accueil et de soins pour les toxicomanes. Quelques séances suffisent parfois à débloquer la situation.Tout dépend du type de consommation et du contexte dans lequel elle a lieu. Mais plus la consommation est constatée tôt (vers 11-12 ans), plus elle est fréquente (un joint par jour) et plus elle est forte (provoquant un état maladif), plus il est urgent d'intervenir.

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