Crise d'adolescence : 10 conseils pour bien gérer

Votre adolescent entre dans sa période de contestation et vous vous sentez désemparé(e) ? Nos conseils pour rester zen en toutes circonstances.

Crise d'adolescence : 10 conseils pour bien gérer
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La crise d'adolescence, traditionnellement décrite comme un passage obligatoire de l'enfance vers l'âge adulte, suscite beaucoup d'interrogations, voire une certaine appréhension chez les parents. La "crise d'ado" est avant tout un phénomène naturel : la métamorphose physique et psychologique de votre enfant, entre 13 et 18 ans, est l'un des bouleversements majeurs de l'adolescence. Les transformations morpho-psychologiques amorcées dès la puberté deviennent plus nettes et s'affirment de manière visible. Pilosité, mue de la voix, tétons douloureux... pour le garçon ; poitrine, hanches, pilosité... chez la fille. La personnalité est, elle aussi, sujette à transformation. Rebelle et extravertie ou au contraire effacée et repliée, la personnalité des ados conditionne des réactions différentes face à l'angoisse que peut représenter pour eux le fait de devenir adulte. Apprendre à gérer ses désirs, notamment sexuels, son émotivité et son impulsivité, mais aussi les contradictions entre une dépendance économique et affective à l'égard de la famille et la volonté de s'en émanciper, constituent autant d'épreuves inconscientes auxquelles les adolescents n'apportent pas tous la même réponse. Alors comment réagir face à un adolescent un peu rebelle ? Les conseils de Françoise Rougeul, psychanalyste et des auteurs du livre "Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs", aux éditions Les Liens qui Libèrent.

1 - Fixer des limites claires

Les adolescents ont besoin de faire réagir leurs parents pour leur faire partager leurs moments difficiles, mais aussi pour les enquiquiner. En les provoquant, ils vérifient qu'ils tiennent encore vraiment à lui. "En fait, il attend de ses parents une sorte d'accusé de réception de ses excès et provocations" résume le guide "Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs".
Mais votre enfant a-t-il pour autant le droit de sortir tard le soir ou de claquer la porte de sa chambre ? C'est à vous de définir les paroles et les actes qui vous paraissent inacceptables. "Réagissez quand ça en vaut la peine, votre ado saura ainsi où est la ligne rouge." précise le livre.

2 - Relativiser et s'attendre à ce qu'il transgresse les règles

De la même façon qu'un bébé explore le monde qui l'entoure en suçotant ses jouets ou en touchant tout ce qu'il trouve, un adolescent a besoin de tester ses limites, quitte à jouer le casse-cou et s'opposer systématiquement à ses parents. Les familles s'inquiètent souvent pour leurs enfants et posent des interdits en conséquence : ne pas fumer, ne pas boire, ne pas rentrer après minuit... Mais ces interdits, qui sont faits pour rassurer les parents, seront probablement transgressés, autant le savoir d'avance et se faire une raison. "Que leur entourage le veuille ou non, les adolescents se frottent de façon inévitable au risque et à la transgression. Le chemin de l'autonomie passe par l'examen, l'exploration et la mise en pratique des ressources de son corps et de son esprit." expliquent les auteurs du livre.

3 - L'écouter tout en restant ferme

Vous avez interdit à votre ado de sortir et depuis, il vous mène la vie dure ? Sachez rester ferme. "Il est nécessaire d'interdire certains comportements et de s'y tenir malgré les coups de boutoir et l'aigreur, de défendre une position de façon ferme et cohérente, quitte à passer pour un dinosaure". Toutefois, rester ferme ne signifie pas rester hermétique. "Ceci ne doit pas vous empêcher d'être à l'écoute de votre enfant. Ecouter ses arguments ne signifie pas nécessairement dire oui" indique le livre.

4 - Renoncer à être parfait

Bien gérer la crise d'adolescence, c'est aussi reconnaître que l'on a le droit d'être démuni, de ne pas avoir la conduite juste. Françoise Rougeul, psychanalyste et thérapeute familiale, rassure : "Etre des parents parfaits, c'est presque impossible à faire. Ce serait même dramatique. Si vous avez une image claire et préconçue de ce qu'est votre rôle, alors vous serez trop stricts, en dehors des réalités. Les parents font des erreurs d'adaptation et dans ce cas, mieux vaut l'avouer à votre ado. On peut très bien lui dire "écoute, on fait ce qu'on peut, on ne comprend pas tout, mais on essaie".

5 - Respecter son intimité

S'il est clair que les parents doivent énoncer des règles claires, il ne faut pas non plus en faire trop en essayant de régenter tous ses actes et propos. Au risque de s'exposer "à coup sûr, à une rébellion explosive" met en garde le livre "Manuel de survie". Certains sujets, notamment l'amour et la sexualité, sont délicats. Votre adolescent a le droit au respect de son intimité, pensez-y avant de lui faire des remarques sur son petit ami ou de lui prendre de force un rendez-vous chez le gynécologue...

6 - Accepter d'avoir le mauvais rôle

Les adolescents prennent parfois un malin plaisir à se moquer de leurs parents, à souligner leurs défauts ou leurs moindres erreurs. Des remarques difficiles à accepter de la part de celui ou celle qui vous disait il y a encore peu de temps "tu es la plus belle maman du monde". Les choses ont changé et c'est tant mieux ! Accepter de ne pas être à la mode, de ne pas partager ses opinions, c'est bon pour lui ! "Les adolescents tiennent à se singulariser et ont la critique facile. (...) Vous n'êtes pas de sa génération ; il a besoin de l'entendre et de le sentir." affirme le guide.

7 - Lui montrer votre amour

Les adolescents traversent une période difficile et ont besoin de votre attention et de votre soutien. Même si votre enfant a fait une grosse bêtise, ne le réduisez pas à son acte. "Un jeune qui agit de façon détestable doit être sanctionné, mais surtout pas banni. Une fin de non-recevoir côtés cœur et dialogue constituerait une sérieuse erreur." avertissent les auteurs du "Manuel de survie pour parents d'ados qui pètent les plombs".

8 - Se rappeler que c'est une passade

Pour 80 % des ados, la crise d'adolescence se passe bien. Seuls 20 % sont en danger, d'après Françoise Rougeul. Gardez en mémoire que cette phase va se résoudre rapidement et n'imaginez pas le pire. Toutefois, si votre enfant cumule plusieurs symptômes (échec scolaire + tristesse + repli sur soi), il est important de consulter des professionnels afin d'éviter que la situation ne s'aggrave.

9 - L'aider à trouver son équilibre dans une famille recomposée

Qu'en est-il de la crise d'adolescence dans une famille recomposée ? Pour Françoise Rougeul, "elle est plus complexe, car à la crise "normale" se surajoute un problème de place, perdue, et à réinventer. Par exemple, quand un aîné se retrouve cadet dans la famille recomposée. En général, on constate quand même, que si les parents ont trouvé un équilibre affectif, les enfants s'adaptent et vont bien. Mais si l'un des parents refait sa vie et pas l'autre ou si la séparation du couple n'est pas acceptée, il y de fortes chances pour que l'adolescent soit pris en otage dans le conflit entre les ex-conjoints. Lorsqu'un adolescent est en crise avec son beau-père ou sa belle-mère, il convient de vérifier que l'autre parent ne dit pas de mal de cette personne. Plus généralement, si le couple conjugal est détruit, les parents se doivent de construire un couple parental qui respecte la loyauté que les enfants éprouvent par rapport à leur père et à leur mère... Demander à un ado de prendre partie pour l'un, donc de choisir entre son père et sa mère, c'est le mettre dans un conflit de loyauté qui ne peut que lui faire du mal."

10 - Rester patient et cohérent 

L'adolescent est expert en demandes contradictoires, il faut s'occuper de lui sans le surveiller, le comprendre mais respecter son mystère... c'est une mission impossible ! D'ailleurs si les parents étaient parfaits, l'ado ne risquerait-il pas d'être prisonnier d'une famille paradisiaque qu'il n'aurait aucune envie de quitter ? En revanche, ce que les parents peuvent faire, tout en essayant de comprendre et de s'adapter, c'est de garder une forme de cohérence. Si vous êtes une famille plutôt "normative" et que du jour au lendemain, vous devenez très laxiste, l'adolescent va perdre ses repères, il ne comprendra plus rien. Mais si j'insiste sur le fait qu'il n y a pas de "bons parents". Ce terme implique que vous ayez une image claire et préconçue de votre rôle. Vous risquez fort alors de passer à coté de la réalité vécue par votre ado et ....de devenir de mauvais parents.

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