Réforme de l'entrée à l'université : ce qui change pour les étudiants

La réforme de l'entrée à l'université sera mise en place dès 2018. Fin de l'algorithme APB et des tirages au sort, meilleure orientation au lycée avec deux professeurs principaux, parcours personnalisés... On fait le point sur les changements qui visent à réduire l'échec en licence.

Réforme de l'entrée à l'université : ce qui change pour les étudiants
© Cathy Yeulet-123rf

Le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal ont présenté ce lundi 30 octobre la réforme de l'entrée à l'Université pour la rentrée 2018, qui fait suite à une concertation lancée en juillet dernier. L'objectif : réduire l'échec en licence, dans laquelle seuls 30 % des étudiants réussissent. Le gouvernement semble par ailleurs bien conscient des lacunes. "Pas assez de communication entre le lycée et le supérieur, pas assez d'information pour les lycéens et leurs familles, peu de prise en compte des profils, des motivations, des talents des jeunes, aucune anticipation de la démographie, pas assez de places… et en conséquence le tirage au sort !", a déclaré Frédérique Vidal lors de la présentation du "Plan Etudiant", qui vise à mieux accompagner les jeunes. Le gouvernement propose ainsi de nouvelles mesures parmi lesquelles : un meilleur accompagnement des lycéens tout au long de leur parcours, la fin de la plateforme Admission post bac (APB) qui a longuement fait débat, des parcours sur mesure pour chaque étudiant dans l'enseignement supérieur, ainsi qu'une amélioration des conditions de vie des élèves.

ParcourSup, la nouvelle plateforme qui remplace APB. La plateforme Admission post-bac laisse place à un nouvel outil d'orientation dont le nom ParcourSup a été choisi sur Internet, de manière participative, à 42,8% des voix. Ce que l'on sait, c'est que les lycéens n'auront plus 24 vœux d'orientation, mais au maximum 10 et ils n'auront plus besoin de les classer (afin d'éviter le choix par défaut). Pour leur donner toutes les chances de rejoindre la filière de leur choix après les résultats du bac, toutes les candidatures devront être examinées par les établissements scolaires. L'étudiant n'aura plus qu'à choisir sa formation parmi les réponses favorables. Par ailleurs, "si pour des raisons de capacités d'accueil, l'université ne peut admettre tous les candidats, la priorité sera donnée à ceux dont le parcours, la motivation et le projet sont les plus cohérents avec la formation choisie", précise le gouvernement.

La fin du tirage au sort à l'université .Frédérique Vidal a réaffirmé sa volonté de mettre fin au tirage au sort à l'université pour un accueil plus juste et transparent dans le supérieur. "Nous devons tourner la page du tirage au sort et redonner à notre enseignement supérieur les moyens de remplir sa mission d'accueil et de formation de notre jeunesse", a-t-elle déclaré. Car jusqu'à présent, "dans les filières dites "en tension", c'est-à-dire celles où l'offre est inférieure à la demande, les candidats étaient départagés par un tirage au sort qui ne prenait pas en compte leurs spécificités. En 2017, ce sont 169 licences publiques qui ont été concernées par le tirage au sort", précise le gouvernement. Il prévoit, dès le 15 janvier 2018, la suppression du tirage au sort et la mise en place d'un comité d'éthique, ainsi que l'augmentation des ces filières très demandées (Staps, psychologie et médecine).

Deux professeurs principaux pour mieux orienter les lycéens. Pour aider les élèves à choisir leur formation parmi la multitude de filières proposées, les classes de terminale bénéficieront désormais de deux professeurs principaux, qui seront nommés dès le mois de décembre prochain. En plus d'un accompagnement individuel, les futurs bacheliers intégreront deux semaines dédiées à l'orientation au cours de l'année, et pourront découvrir certaines universités lors de journées portes ouvertes. En outre, 3000 "étudiants ambassadeurs" se rendront dans les écoles pour expliquer aux lycéens le fonctionnement de l'université ainsi que les différentes formations. Enfin, lors du conseil de classe, un avis sera rendu sur les choix d'orientation du lycéen.

Un parcours sur mesure à l'université. "Les nouveaux étudiants accéderont à une licence transformée, personnalisée et modulable qui prendra mieux en compte leur parcours et leurs aspirations, et qui pourra être plus professionnalisante. Ces parcours sur mesure seront proposés par les établissements sous la responsabilité d'un directeur des études dans le cadre du "contrat de réussite pédagogique", précise le gouvernement. Ainsi, un étudiant pourra suivre sa licence, selon son choix, en deux, trois ou quatre années. Pendant sa licence (ou entre la terminale et la première année d'enseignement supérieur), l'étudiant pourra également faire une année ou un semestre de césure, afin de s'investir dans un projet professionnel, entrepreneurial, associatif, civique ou personnel, dans le cadre d'une convention passée avec son établissement d'inscription tout en bénéficiant du statut étudiant. "Cette convention demandera à chaque étudiant une restitution de son expérience afin de pouvoir l'intégrer pleinement dans le cadre de son parcours de licence", détaille le plan.

Des conditions de vie améliorées. Dès la rentrée 2018, la cotisation de sécurité sociale étudiante sera supprimée et remplacée par une contribution unique "vie étudiante" pour l'ensemble des élèves. En outre, les étudiants boursiers, qui n'ont aujourd'hui bien souvent pas les moyens d'accéder au sport universitaire et aux activités culturelles, seront exonérés du paiement de cette contribution : ils bénéficieront ainsi d'un accès gratuit.