Langues étrangères : pourquoi les Français sont-ils à la traîne ?

Notamment pour causes de timidité, peur de se tromper, manque de vocabulaire, crainte d'être jugé sur leur accent… Les Français n'excellent pas dans la pratique des langues étrangères et se situent même à la 22e place sur 26 dans le classement des pays européens les plus compétents en anglais, selon une étude d'Education First publiée en novembre 2016. Toutefois, l'enquête souligne une légère amélioration chez les Français qui ont grimpé de 8 places dans le classement par rapport à 2015. En tête du podium, on retrouve les Pays-Bas, le Danemark et la Suède. Alors, pourquoi les français sont-ils à la traîne ? Plusieurs explications. Tout d'abord, il y aurait un problème de motivation : "le suédois ou le danois ne sont généralement pas parlés en dehors des frontières politiques de ces pays, contrairement au français qui est une langue à vocation internationale", constate Claude Hagège, professeur au Collège de France, dans un article de BFMTV. "les Français seraient moins motivés à parler couramment d'autres langues", ajoute-t-il. De plus, les cours de langues vivantes à l'école donnent la priorité à l'apprentissage de l'écrit, axant peut-être moins sur l'oral, particulièrement dans les classes où les élèves sont parfois trop nombreux. En effet, "60 % des étudiants regrettent de ne pas avoir davantage pratiqué l'anglais à l'oral pendant leurs années d'école", précise Nathanael Wright dans une enquête de Wall Street Institute (août 2017) avant de déplorer à BFMTV "qu'en terminale, il y a en moyenne 90 heures d'anglais par an, avec une classe de 30 élèves, chaque élève n'a la possibilité de pratiquer l'anglais seulement 3 heures par an". En somme, les oreilles et les cerveaux des écoliers ne seraient donc pas assez exposés à la langue anglaise.

Un projet prometteur. Dans son discours sur l'Europe qui s'est déroulé mardi 26 septembre à la Sorbonne, le Président de la République a prôné un meilleur apprentissage des langues au sein des cursus scolaires. Son objectif ? Que les étudiants de France soient en mesure de parler correctement deux langues européennes d'ici 2024, notamment en passant un semestre à l'étranger. "Au lieu de regretter le morcellement de nos contrées, renforçons les échanges", a-t-il précisé avant d'ajouter qu'en 2024 "au moins la moitié des jeunes devront avoir passé, avant 25 ans, au moins six mois dans un autre pays européen. Et ce, qu'ils soient étudiants ou apprenti". Pour atteindre ses objectifs, Emmanuel Macron propose de créer des universités européennes "qui seront un réseau de plusieurs pays d'Europe mettant en place un parcours où chacun de leurs étudiants étudiera à l'étranger et suivra des cours dans deux langues aux moins".