Instagram, néfaste pour les adolescents ?

Le réseau social Instagram aurait des conséquences négatives sur l'image de soi et la santé mentale des ados. Facebook, qui a racheté l'application, s'est donc engagé à réfléchir aux moyens d'alerter les utilisateurs quand il font la comparaison entre leur corps et celui des autres.

Instagram, néfaste pour les adolescents ?
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Instagram : quelles conséquences sur les jeunes ?

Instagram aurait des conséquences négatives sur la santé mentale des adolescents et Facebook, la société qui a racheté le réseau social, en a bien conscience ! Des études internes de la société réalisées par ses chercheurs, ses sociologues et ses scientifiques data ont été consultées par le Wall Street Journal qui publie un article à ce sujet ce 14 septembre 2021. Elles révèlent que l'entreprise n'ignore pas les effets négatifs d'Instagram. "Un adolescent sur cinq dit qu'Instagram nuit à son estime de soi", explique ainsi une page d'une présentation diffusée au sein de l'entreprise. Un autre document explique que ce sont les adolescentes britanniques qui sont le plus en souffrance : si 30% d'entre elles disent se sentir "mieux" ou "beaucoup mieux" lorsqu'elles utilisent l'application, 23% affirment que l'application les fait se sentir "un peu plus mal", et 2 % "vraiment plus mal". Instagram a réagi à la parution de cet article du Wall Street Journal et a expliqué que l'entreprise allait essayer d'encourager ses utilisateurs à ne pas regarder uniquement des contenus faisant la promotion d'un corps féminin forcément mince et athlétique. "Nous travaillons de plus en plus sur les comparaisons (de son corps avec celui des autres) et l'image négative du corps", a indiqué dans un communiqué publié le 14 septembre la plateforme qui affirme réfléchir à des moyens de réagir "quand nous voyons que les gens s'appesantissent sur certains types d'images"

Instagram, le réseau social qui suscite le plus d'anxiété

Instagram est considéré comme le réseau social qui suscite le plus d'anxiété chez les jeunes, selon une précédente étude britannique #StatusofMind réalisée en 2017 par la Royal Society pour la santé publique (RSPH). Pour arriver à cette conclusion, les auteurs ont demandé à 1 479 jeunes britanniques âgés de 14 à 24 ans ce qu'ils pensent des cinq principaux réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat et YouTube. Ils les ont interrogés sur 14 critères différents de santé et de bien-être, comme les effets sur le sommeil, la solitude, l'image de soi, l'anxiété, la dépression, l'intimidation, le harcèlement…

7 jeunes sur 10 victimes de cyber-harcèlement

Alors qu'ils sont utilisés par 91% des 16-24 ans, les réseaux sociaux ont un impact négatif sur leur sommeil et leur santé mentale. En effet, un adolescent sur deux considère qu'Instagram et Facebook augmentent l'anxiété. D'ailleurs, les scientifiques soulignent que l'anxiété et la dépression ont augmenté de 70% chez les jeunes en 25 ans sans toutefois établir de lien de causalité entre les deux phénomènes. Par ailleurs, près de 70% des participants disent avoir été victimes de cyber-harcèlement avec des commentaires négatifs sur leurs publications ou des messages privés menaçants.

Et c'est sur Facebook que les jeunes ont deux fois plus de risques d'être intimidés. Les conséquences sont préoccupantes : faibles résultats scolaires, dépressions, automutilation, solitude, troubles du sommeil… Ce n'est pas tout. Les réseaux sociaux exacerbent également les troubles de l'image corporelle chez les enfants et les jeunes. Et ce sont à nouveau Instagram et Facebook qui sont les pires pour l'image de soi, notamment chez les jeunes filles. Ils sont en effet 7 adolescents sur 10 à reconnaître qu'Instagram les fait se sentir mal dans leur peau. Pas étonnant vu les nombreuses photos retouchées qui y sont chaque jour publiées. Le problème est que ces réseaux sociaux sont plus addictifs que le tabac et l'alcool, selon la majorité des jeunes. Mais tous les réseaux sociaux n'ont pas que des côtés négatifs. Même s'il favorise les troubles du sommeil, YouTube est en effet perçu comme plutôt positif de par sa communauté, son empathie et son soutien.

Identifier les photos retouchées

Suite à cette étude, la Royal Society recommande aux géants du web de développer des algorithmes afin de repérer et signaler les comportements à risque, mais aussi d'identifier les photos retouchées. Les entreprises de médias sociaux devraient par ailleurs avertir leurs utilisateurs lorsqu'ils utilisent trop ces applications. Elle estime enfin nécessaire de familiariser les enfants à une utilisation saine des réseaux sociaux pour combattre les abus.