Enquête PISA : les élèves français, toujours dans la moyenne

L'OCDE vient de publier les résultats de l'enquête PISA, qui évalue les compétences de 600 000 élèves à travers le monde, en lecture, en sciences et en mathématiques. La France dépasse légèrement la moyenne, par rapport aux 79 autres pays. Classement et analyse.

Enquête PISA : les élèves français, toujours dans la moyenne
© 123rf_Cathy Yeulet

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de dévoiler, ce mardi 3 décembre 2019, les résultats tant attendus de son Programme international pour le suivi des acquis des élèves, appelé PISA. Près de 600 000 jeunes de 15 ans sont évalués à travers 72 pays, parmi lesquels 6 300 élèves français scolarisés dans 252 collèges et lycées. Ce baromètre devenu incontournable depuis 2000 et publié tous les trois ans sert de référence en matière d'éducation. Il permet notamment de faire le point sur les compétences des jeunes en sciences, sur leur compréhension à l'écrit et en mathématiques. Cette année, les auteurs de l'étude se sont principalement penchés sur les capacités de lecture des écoliers.

Les élèves français, toujours dans la moyenne de l'OCDE

Selon l'étude PISA 2018, le score moyen des élèves en France est de 493 points en compréhension de l'écrit, ce qui place la France légèrement au-dessus de la moyenne de l'OCDE (487 points), derrière la Belgique, l'Allemagne, la Slovénie, le Danemark et les pays asiatiques, dont la plupart comme la Chine, Singapour, mais aussi la Corée et le Japon arrivent en tête du classement. "Les élèves français sont au niveau de l'Allemagne ou encore de la Belgique entre le 20 et 26e rang des pays de l'OCDE. En mathématiques, le score moyen est de 495, légèrement au-dessus de la moyenne (489 points en 2018 contre 490 en 2015). 11% des élèves sont très performants contre 37 % à Singapour" précise l'étude.

Résultats de l'étude Pisa 2018 © OCDE

Les attentes professionnelles impactées par les stéréotypes de genre 

Alors que les garçons obtenaient des résultats supérieurs à ceux des filles, notamment en sciences et en mathématiques, lors des précédentes études, l'écart tend à se réduire en 2018. "L'écart entre les résultats des filles et des garçons en compréhension de l'écrit est plus faible en France (25 points) que dans la moyenne des pays de l'OCDE (40 points). Cet écart se réduit car il s'élevait à 40 points en 2009", précise le ministère de l'Education dans un communiqué. Pour autant, les orientations professionnelles et les ambitions de chacun restent toujours différentes."Plus d'un garçon sur quatre déclare vouloir devenir ingénieur ou scientifique à l'âge de 30 ans, contre moins d'une fille sur six", précise l'étude. Et ce n'est pas tout :  "seulement 6 % des garçons, mais presqu'aucune fille en France, souhaitent travailler dans des professions liées aux technologies de l'information et de la communication (TIC)". Les filles, quant à elles, sont plus nombreuses que les garçons à vouloir travailler en tant que professionnelles de la santé. Par conséquent, l'OCDE recommande aux parents et aux enseignants de "remettre en question les stéréotypes liés aux activités et aux professions scientifiques afin d'encourager les filles et les garçons à réaliser leur potentiel"

Un système éducatif français inégalitaire

Dans tous les pays participants à l'enquête PISA, "les élèves les plus défavorisés ont moins de chances de réussir à l'école que leurs camarades plus favorisés", précise l'OCDE. En outre, les élèves issus de milieux défavorisés ont des ambitions moins élevées que ce à quoi on pourrait s'attendre compte tenu de leurs résultats scolaires. "En France, parmi les élèves ayant de bons résultats dans PISA, un sur cinq ne prévoit pas de faire des études supérieures quand il vient d'un milieu défavorisé alors que cette proportion est très faible quand il vient d'un milieu favorisé", précise l'enquête.

La France championne de l'indiscipline ?

Par rapport aux autres pays de l'OCDE, les élèves français sont ceux qui ont le plus de problèmes de disciplines. Si l'enseignement en vient à être perturbé, c'est en raison du bruit et du chahut dans la plupart ou la totalité des cours (pour un élève sur deux en France contre un élève sur trois dans les pays de l'OCDE). Il n'y a qu'en Argentine et au Brésil où l'indice du climat de discipline est inférieur à la moyenne observée en France. Par ailleurs, le bruit réduit le temps d'apprentissage puisque les élèves mettent du temps à se mettre au travail après le début du cours. Enfin, les Français sont 29% à avoir manqué des cours (27% en moyenne pour les autres écoliers), et 57% (contre 48%) à être arrivés en retard à l'école. A noter que la part des élèves absentéistes ou en retard à l'école a augmenté de 5 points par rapport aux niveaux observés en France dans le cadre du PISA 2015.