Ados : le mauvais usage des médicaments contre le mal des transports inquiète

L'ANSM met en garde les professionnels de santé sur l’usage détourné et "récréatif" par les adolescents des médicaments Mercalm, Nausicalm et Nautamine, destinés à prévenir et traiter le mal des transports.

Ados : le mauvais usage des médicaments contre le mal des transports inquiète
© PaylessImages

La diphénhydramine (Nautamine) et le diménhydrinate (Mercalm, Nausicalm) sont des médicaments destinés à prévenir et diminuer le mal des transports, mais les adolescents et jeunes adultes les utilisent à des fins "récréatives", s'inquiète l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), dans un communiqué du 21 mars. "Compte-tenu des risques d'abus et de pharmacodépendance des spécialités Mercalm, Nausicalm et Nautamine, l'ANSM demande aux professionnels de santé d'être particulièrement vigilants face à toute demande qui semblerait suspecte et émanant en particulier d'adolescents ou de jeunes adultes", précise l'ANSM. 

Quels sont les risques ? L'ANSM rappelle les risques de ces médicaments qui étaient jusqu'en 2015 en libre accès en pharmacies, et sans prescription médicale. Depuis un avis favorable de la Commission des stupéfiants et des psychotropes, ils sont désormais radiés de la liste des médicaments de médication officinale. Une enquête d'addictovigilance avait en effet démontré qu'une utilisation abusive de ces médicaments pouvait entraîner une dépendance et des syndromes de sevrage, des syndromes atropiniques liés à une intoxication médicamenteuse (avec pour symptômes : bouche sèche, constipation, rétention urinaire, tachycardie...), mais aussi des troubles cardiaques et neurologiques tels que des pertes de mémoire, des hallucinations ou des tremblements... 

Ce n'est pas la première fois que les adolescents détournent l'usage d'un médicament. Rappelons que l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) avait déjà mis en garde les professionnels de santé contre la consommation excessive de sirop contre la toux par des jeunes addicts au "Purple Drank". Outre les messages de prévention et l'interdiction de l'accès à ces produits, les addictologues estiment qu'il faudrait aussi prendre en considération le mal-être des jeunes, qui pensent que la prise de tels médicaments pourraient les aider à aller mieux. Leur proposer des consultations chez un psychologue par exemple pourrait, selon eux, être une solution.