Les ados consomment moins d’alcool et de tabac

L'alcool et les cigarettes sont peu à peu délaissés par les collégiens. Leur usage est en effet en baisse chez les 10-15 ans, selon une étude de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies.

Les ados consomment moins d’alcool et de tabac
© Sabphoto

L'alcool et le tabac ont moins la cote chez les collégiens. C'est ce que révèle une étude de l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) réalisée à partir d'un échantillon de 10 400 élèves âgés de 10 à 15 ans. La consommation d'alcool et de tabac a été étudiée lors de cette enquête mais aussi celle de la cigarette électronique et de la chicha, très populaire chez les jeunes.

Des usages en baisse. Si l'alcool est la substance la plus testée et la plus consommée au collège, les jeunes sont de moins en moins nombreux à en boire. Ils sont en effet 64% à avoir déclaré en avoir bu au moins une fois dans leur vie contre 71% en 2010. La consommation d'alcool au cours du mois a elle aussi diminué puisqu'elle est passée de 46% à 30%. Cette baisse concerne également les ivresses alcooliques. En 2014, les collégiens sont en effet 10% à avoir déjà été ivre alors qu'ils étaient 18% en 2010.

La consommation de tabac diminue elle aussi mais plus faiblement. Ainsi, l'usage quotidien de la cigarette est passé de 12 à 10% entre 2010 et 2014. Aujourd'hui, les jeunes sont 28% à l'avoir déjà expérimentée contre 30% il y a quatre ans. Il apparaît par ailleurs que contrairement à 2010, les filles sont désormais moins nombreuses à tester la cigarette. Le directeur de l'OFDT, François Beck, a assuré à l'AFP que "c'est une bonne nouvelle car on sait que le fait de rentrer plus tôt dans l'usage des produits va être un mauvais signe du point de vue de l'évolution à venir" des consommations.

L'expérimentation et l'usage récent du cannabis sont quant à eux stables avec 10% et 8%. Depuis plusieurs années, deux autres phénomènes se sont développés : la chicha et la cigarette électronique. "17,2% des collégiens déclarent, en 2014, avoir déjà fumé avec un narguilé", note l'enquête. Quant à la cigarette électronique, ce sont "pratiquement quatre élèves de 4e et de 3e sur dix (39,4%) qui disent avoir déjà utilisé une e-cigarette. Pour autant, la majorité d'entre eux en étaient restés à l'expérimentation au moment de l'enquête".

Un effet de "dénormalisation". La classe de 4e est "charnière" pour les expérimentations et la consommation de tabac, d'alcool et de cannabis. Durant les deux premières années du collège, les consommateurs sont en effet rares avec par exemple, un ado sur dix qui dit avoir déjà fumé une cigarette et un sur vingt qui dit avoir été ivre en classe de 6e. "On a toujours l'impression que les jeunes font les choses de plus en plus jeunes. Mais ce n'est pas possible. Les jeunes sont sensibles aux dispositions législatives et à ce que disent leurs pairs", affirme François Beck. Il estime ainsi que le renforcement depuis une dizaine d'années, des mesures de protection des jeunes a eu un "effet de dénormalisation importante" chez les collégiens.