Un jeune sur huit joue de façon excessive aux jeux vidéo

Dans son rapport sur les addictions, le CESE met en garde contre la dépendance aux écrans. Ordinateurs, tablettes, smartphones… Leur usage excessif touche de plus en plus de jeunes. Les jeux vidéo sont particulièrement concernés.

Un jeune sur huit joue de façon excessive aux jeux vidéo
© Tatyana Gladskih

La dépendance aux écrans concerne de plus en plus de jeunes. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), dont la mission est de conseiller le gouvernement et les députés pour l'élaboration des lois, alerte ainsi sur un usage excessif de smartphones, de tablettes, d’ordinateurs et de jeux vidéo. Dans un rapport sur les addictions, le CESE demande aux pouvoirs publics une meilleure prévention et une prise en charge plus efficace de cette pratique "pathologique" qui ne cesse de progresser.

Les jeux vidéo, deuxième motif de consultation médicale. L’usage excessif des écrans toucherait entre 1 et 2 % de la population générale et 5 % des adolescents, selon l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (OFDT). Par ailleurs, un jeune sur huit jouerait de façon excessive aux jeux vidéo, soit trois élèves par classe en moyenne. Les jeux vidéo sont même, avec l'alcool, le deuxième motif de consultation médicale après le cannabis. Le CESE propose une évaluation par un comité d’experts indépendants des jeux les plus addictogènes et la mise en place d’une signalétique obligatoire par les pouvoirs publics. Les jeux d’argent et de hasard sur Internet sont quant à eux en constante augmentation depuis 2010, date de leur ouverture légale. Ils touchent aujourd’hui 4,1 % de la population française, soit environ deux millions de personnes. Le CESE estime qu’un million de joueurs présentent un risque modéré et que 200 000 joueurs sont "excessifs".

Les jeux répétitifs sont les plus nocifs. Les écrans ne sont pas addictifs par eux-mêmes mais les mécanismes en cause (recherche d’une compensation ou d’un plaisir immédiat) et les risques (isolement) sont "très proches" de ceux existant dans les addictions. C’est pour cela que le CESE a inclus leur utilisation excessive dans son rapport. Le CESE a précisé que "les jeux les plus nocifs sont les jeux répétitifs […], ceux qui créent une réalité virtuelle et reposent sur un fonctionnement en réseau". Il précise par ailleurs que la "fragilité" du joueur peut également avoir une incidence sur le caractère addictogène.