Le point sur la garde alternée

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Gérard Poussin
Gérard Poussin, psychothérapeute

Gérard Poussin, psychologue, psychothérapeute, professeur à l'Université de Grenoble et auteur de l'ouvrage "Les enfants du divorce", vous donne son avis et ses conseils sur l'impact de la garde alternée pour un enfant.

En quoi la garde alternée pourrait-elle perturber les enfants ?

Tout dépend de leur âge ! Les plus petits (jusqu'à 3 ou 4 ans) risquent d'avoir sans arrêt l'impression qu'un de leur parent a disparu. Ils ne possèdent pas la capacité de maintenir l'image d'une personne absente sur un temps trop long (plus de 3 jours). A noter : cette question du temps d'absence se pose aussi quand un des parents a la garde principale. Les plus grands pourraient rencontrer des difficultés d'ordre relationnel avec leurs parents : ils passent sans arrêt d'un camp à l'autre quand les conflits du couple restent vifs. Mais ils pourraient aussi être perturbés par cette vie menée sur deux planètes différentes (Mars et Vénus !) et donc parfois diamétralement opposées. Les horaires, l'alimentation, les habitudes, les principes d'éducation, les ressources financières varient alors pour eux d'une semaine sur l'autre.

 
A LIRE
 
 

Réussir la garde alternée

  • Réussir la garde alternée, de Gérard Poussin et Anne Lamy
    Éditions Albin Michel
    150 pages
    8 €
    Consultez les librairies
 

Et d'un point de vue matériel, comment le vivent les enfants ?

Vivre dans deux maisons, avoir deux chambres, deux salle de bains, deux bureaux, deux armoires, ne constitue pas en en soi un problème ou un manque de repère pour les enfants. Évidemment, il faut que les parents répondent à leurs demandes en cas d'oubli d'une affaire chez l'un ou chez l'autre par exemple. Et qu'ils résident dans la même ville, voire le même quartier pour que l'enfant n'ait pas l'impression de déménager sans arrêt, qu'il garde le même environnement proche tout le temps (école, jardin, clubs de sports...) et ne passe pas sa vie dans les transports. Mais ce qui compte vraiment pour les bambins, c'est la cohérence qui se dégage de l'éducation qu'ils reçoivent d'une part et d'une autre.

Voir son père autant que sa mère ne constitue-t-il pas tout de même un avantage de taille ?

C'est indéniable ! La relation au père, très souvent fragilisée par un divorce, a toutes les chances de se maintenir grâce à la garde alternée. Si tant est que chaque parent puisse véritablement assumer son rôle pleinement : disposer de suffisamment de temps et d'envie pour s'occuper de son enfant 50 % du temps. Pas question donc d'opter pour la garde alternée dans une optique conflictuelle où chacun aurait "droit à sa moitié d'enfant" sans consacrer toute son énergie à mettre en place une organisation où l'intérêt de l'enfant prime. Pour cela, les parents doivent habiter à côté, communiquer beaucoup, savoir dépasser leurs conflits et être prêts à faire des compromis au jour le jour. Alors, quand ces conditions sont réunies, la garde alternée constitue la meilleure solution pour toute la famille.


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