Violette redevient célibataire

"Violette, il faut qu'on parle". Et voilà, Jean a prononcé les mots fatidiques, mis à mort notre passion, sonné le glas de notre relation. Je peux toujours espérer qu'il parle de notre future machine à laver ou du fait que j'ai effacé la moitié de ses dossiers sur notre ordinateur commun par mégarde, mais là je crois que l'heure est grave. "Tu es une fille géniale mais je crois que justement, tu es trop bien pour moi". La logique des hommes est implacable... "Bref, ce serait mieux qu'on en reste là". Dans l'histoire de la Rupture, j'en ai entendu des excuses toutes plus abracadabrantes les unes que les autres mais là, c'est le pompon. Apparemment, je resterai toujours une fille géniale... mais seule.

Besoin de réconfort, envie de rien

Bref, la sentence est tombée. Si nous étions des agents de stars, un communiqué laconique de notre agent prétexterait une incompatibilité d'emplois du temps et de style de vie. Au moins, j'aurais plein d'argent pour me consoler et pas besoin de me justifier. Alors que là, il faut en parler avec ma mère, mes copines, mon miroir, mon chat, ma mère...

"Je resterai toujours une fille géniale... mais seule"

Heureusement, le plan "solidarité cœurs brisés" est activé. Entre mes amis, ma famille et mes collègues, impossible de rester seule 5 minutes. Je dois même repousser ma tentative de suicide par ingestion de chamallows à haute dose.
Après trois jours à regarder des comédies romantiques, à écouter " La solitudine " en boucle et surtout à pleurer dans mon lit, sur mon oreiller, dans ma douche, dans les transports... il faut songer à reprendre une vie sociale normale. Et retourner au bureau. Et donc, recroiser Jean. " Si tu veux, je peux aller verser du laxatif dans la machine à café de son bureau ! " me souffle la diabolique Chloé que j'aurais bien envie d'écouter. Même Brigitte est gentille avec moi (sûrement parce qu'elle réalise que le champ est libre avec Jean). La vie est une jungle et cette cougar, en chasse permanente, est prête à bondir sur la moindre proie. Je souris à l'idée de ce pauvre Jean prisonnier des griffes de la redoutable Brigitte et me dis que finalement ce serait une vengeance tout à fait honorable que le voir finir avec la harpie du boulot.

Célibataire ? Non, célibattante !

Pour fêter cette pensée positive, je décide de m'offrir une pâtisserie honteusement calorique. (J'ai le droit, je suis quand même encore un peu malheureuse). Alors que je la dévore en terrasse, mon voisin me dévore, lui, des yeux. Pendant un quart de seconde, je me dis que j'ai du chocolat sur le bout du nez ou l'air d'une dépressive misérable. Mais non, le jeune homme se fend d'un très agréable sourire que je lui rends timidement. Au moment de partir, il s'approche de ma table et me glisse "C'est agréable de voir une jeune femme croquer dans la vie à pleines dents". Et pour une fois, je décide d'écouter ma mère et d'appliquer ses conseils. Comme après une chute de cheval, votre chère Violette va se remettre en selle. A commencer par un dîner en charmante compagnie. Une chose est sûre : la saison des amours ne fait que commencer !

 Et toujours : toutes les humeurs de Violette