Violette, grand reporter

Et voilà, la nouvelle est tombée ce matin. Je pars en Inde ! La journée avait commencé normalement. Panne de réveil, accident de collant filé, queue monstre à la boulangerie, histoire de me faire renoncer à mon croissant des jours difficiles et panne de métro... Bref, j'étais en mode Pierre Richard avec la seule envie de me recoucher et d'oublier quelques instants ce monde de brutes. Alors quand ma rédac chef me convoque dans son bureau, j'avoue que la sueur commence à perler sur mon front. En plus, je réalise que je n'ai pas encore rendu mon dernier sujet qui était programmé pour disons... hier.
La confrontation s'annonce difficile ! Pourtant, c'est avec un sourire qu'elle m'accueille. Je réfléchis mais pas de chocolat au bout du nez ou de papier toilette accroché à mon talon. Je me livre à une brève vérification d'urgence "fille" mais ouf, ma jupe n'est pas restée coincée dans mon collant. C'est déjà ça ! Je vais peut-être me prendre un avertissement mais au moins ce sera avec style et dignité !

Reporter de choc... et chic

"Violette, que fais-tu du 4 au 8 décembre ?" Mon dieu, qu'est-ce qu'elle me réserve comme châtiment ? Ecrire un sujet type "j'ai testé un stage militaire", suivre un régime blanc de dinde, remplacer Chloé, la journaliste responsable de la rubrique Bricolage qui vient de tomber malade ou pire encore faire une retraite silencieuse (autant vous dire, un défi impossible pour moi)... Je suis prête à tout pour mes lectrices préférées, mais quand même !
"Euh, rien. Pourquoi ?". "Parfait, alors prépare ta valise ... ( J'étais déjà prête à fondre en larmes et avais imaginé toute une liste d'excuses du type : je fais opérer mon hamster ou j'ai un stage très important de gym suédoise...) Tu pars en Inde" . Tout à coup, j'ai plutôt envie d'exécuter une chorégraphie digne du plus grand film Bollywood au milieu de l'open-space. Tandis que l'odeur du poulet tandoori et des naans au fromage me chatouille le nez, ma chef m'expose ma mission. "Tu accompagnes une lectrice qui a gagné notre concours et tu vas visiter les projets d'une ONG.". Traduction : "Tu n'y vas pas pour t'amuser et il va falloir bosser". Comme si je pensais déjà à m'acheter un sari, rose fuchsia (parce que j'adore !) et que je m'imaginais lancer la mode du bindi la saison prochaine ! Certes, je bosse pour un magazine féminin mais j'ai quand même les stilettos sur terre ! 

Côté look, je lorgne plus du côté de Lara Croft ou de Tintin

Le planning éditorial est fixé. La mission vaccins accomplie (dois-je avouer que ma super copine Nathalie a dû venir me tenir la main ?). Reste à prévoir ma valise. Mais cette fois-ci, c'est un déplacement professionnel. Côté look, je lorgne plus du côté de Lara Croft ou de Tintin. Ordinateur, appareil photo, caméra, produits anti-moustiques, bouteilles d'eau  (oui, côté hygiène je suis un peu parano)... J'ai suivi à la lettre le guide survie du parfait grand reporter de choc (mais qui n'en oublie pas d'être chic, il ne faut pas pousser tout de même). Effort surhumain : j'oublie mes jolis escarpins pour miser sur des baskets. Oui, ça y est je suis percée à jour, même moi votre modeuse préférée, j'ai des chaussures à lacets pour le sport. Bon ok, elles sont griffées, et alors ? Pour une fois, elles vont vraiment servir...  

A quelques heures de sauter dans l'avion, me voilà obligée de vous abandonner et de vous donner rendez-vous dans quelques jours pour un compte-rendu de cette aventure humaine et professionnelle que je serai ravie de partager avec vous... à mon retour !