Violette déménage

Quand notre héroïne décide de franchir le cap de la vie commune avec son amoureux, un déménagement épique se profile.

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Quand Violette emménage avec Jean, ça déménage ! © Carole-Anne Lemaire

Ca y est ! Jean Mond me l'a enfin demandé et j'ai dit... Oui ! Lui et moi, nous allons vivre ensemble. Bon ok, j'aurais préféré une jolie bague en diamants mais finalement, une clé en laiton, c'est bien aussi, non ? Comme me dit ma grande copine Nathalie, "pour un homme, c'est un énorme pas en avant, une question de confiance. Il te laisse envahir son espace." Car non seulement, mon Jean m'a proposé de partager notre quotidien mais en plus il m'invite à investir sa garçonnière. Il faut dire qu'il y tient à son loft qu'il a décoré avec goût. Enfin, à SON goût. J'avoue qu'il y a bien quelques petits changements que je ferais et que son côté très design est loin de se marier à merveille avec ma déco esprit boudoir. Mais tout ça ce ne sont que des détails !

Une page se tourne

Mon cher et tendre a d'ailleurs proposé de venir m'aider à faire mes cartons. Quand je vous dis qu'il est parfait... Sauf que j'avais oublié qu'il était du genre à faire le tri par le vide. Ni une, ni deux, le malotru jette ma collection de vieux magazines féminins et range dans un carton destiné à la cave mes flacons de parfum, certes vides mais très décoratifs, qui ornaient ma cheminée. Et je le vois lorgner dangereusement du côté de ma penderie, prête à exploser. Dois-je lui cacher l'existence de mon meuble à chaussures ? J'en ai des sueurs froides.
Quand je ferme la porte de mon futur ex-home-sweet-home, les souvenirs me submergent : mes soirées filles, mes nuits à vider une boîte de kleenex après une rupture, mes bagarres avec le dressing trop petit et mes séances de gymnastique quotidiennes pour réussir à me maquiller dans ma minuscule salle de bains. J'ai la larme à l'œil. Quitter mon appartement, c'est comme dire adieu à cette vie de célibattante qui finalement avait son charme.

"Bye bye les films de filles, bonjour les soirées foots"

Bye bye les films de filles, bonjour les soirées foots. Je suis à deux doigts de faire machine arrière quand mon déménageur préféré ouvre la porte de mon nouveau chez moi. Alors que je tire deux grosses valises remplies de vêtements, tel un condamné qui marche vers l'échafaud, j'entends Jean pousser un cri d'horreur. Je n'ai même pas encore installé mes affaires : j'espère qu'il ne râle pas déjà après mon " désordre organisé " ! En fait, le voisin du dessus semble avoir oublié d'éteindre son robinet et on ne peut que constater un dégât des eaux. Impossible de dormir sur place. Je masque ma joie et affiche plutôt un visage plein de sollicitude pour mon amoureux dépité. La solution s'impose d'elle-même et je lui propose mon havre de paix. Avec un peu de chance, il va s'y habituer. La prochaine fois, ce sera lui qui prendra ses valises !