Violette aux sports d'hiver

Partir au ski, c'est un peu partir à l'aventure. Jean Mond en a fait l'expérience, en proposant à notre casse-cou de Violette un petit séjour en amoureux aux sports d'hiver.

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Quand Violette chausse des skis, les aventures sont au rendez-vous ! © Carole-Anne Lemaire

"Si encore elles avaient du style... Mais là c'est laid et ça fait mal !" pestais-je contre mes chaussures de ski, une fois postée en bas de la piste à attendre, grelottante, mon amoureux. Toute occupée à maudire le sadique qui a imaginé le concept du serre-pied en haute-montagne, j'en oublie que je me trouve à l'endroit pile où les classes de neige rivalisent de piqués de bâtons maladroits et de tout-schuss redoutables. A peine le temps de réaliser le danger de la situation qu'une armée de schtroumpfs en combinaisons fluo déboule à la vitesse d'une avalanche dans ma direction. Ni une ni deux, je me jette sur le bas côté avec la grâce d'un pachyderme, emportant dans un formidable roulé-boulé l'homme de ma vie qui arrivait tout sourire.

Faits d'hiver

Les cheveux en vrac, les skis en l'air, je relève la tête, le nez plein de neige. Pour une première journée à la montagne en amoureux, on aurait pu rêver mieux ! Si Jean n'est pas quelqu'un de rancunier, je sens bien qu'il vit mal le décoiffage de sa mèche rebelle, travaillée à grand renfort de gel ce matin... Après un rapide check-up pour vérifier si nous sommes toujours aptes à reprendre le chemin des pistes, nous rechaussons nos instruments de torture de glisse et partons à l'assaut du téléski.
Sur le chemin, je me rappelle avec émotion mes premiers instants sur la neige... J'avais 10 ans, et depuis, je n'y ai pas remis les pieds, enfin, les Moon Boots. Autant dire que la perspective de grimper à nouveau sur un disque en plastique tiré par un câble sur plus de 1 300 mètres de dénivelé me laisse dubitative... Il ne manquerait plus que je me ridiculise une dernière fois.

"Il ne manquerait plus que je me ridiculise une dernière fois !"

"Toi d'abord", me glisse fébrilement Jean à l'oreille. Je sens bien que derrière sa belle assurance, lui non plus n'en mène pas large ! L'air faussement dégagé, je me lance, enfourchant tant bien que mal le premier tire-fesse arrivant à la vitesse de l'éclair. Ouf ! Trop heureuse de constater qu'après toutes ces années je n'ai pas perdu la main, je me retourne pour envoyer un baiser à mon cher et tendre, lui signifiant ainsi ma parfaite maîtrise de la situation. A cet instant précis, tout amateur de ski aurait vu le drame arriver...


Veni, vidi... Vin chaud !

Déstabilisée par cet envoi de baiser fougueux, mon ski droit prend dangereusement la tangente vers la poudreuse en formant un angle droit avec mon corps. S'ensuit ma chute, ou plutôt ma glisse droit sur... Jean, maladroitement juché sur le tire-fesse de derrière !
Et là, c'est le drame, la collision : nous dévalons la piste sur le ventre, tels deux pingouins en panique, en tentant d'esquiver des moniteurs de ski hilares.
C'est notre rencontre avec un poteau qui a stoppé net cette course folle. Abasourdis et vaincus, nous nous relevons tant bien que mal, bras-dessus bras-dessous... Enfin, ce qu'il en reste ! Un brancard plus tard, nous voilà de retour dans notre petit chalet de montagne, le bras plâtré pour moi, le gros pouce foulé pour lui. Et si on passait la semaine bien au chaud en amoureux, à savourer des petits vins chauds et des tartiflettes ? Vendu !