Entretien avec une créatrice de joaillerie de luxe "Mes créations partent d'une envie"

la bague marguerite cristal saphir et or blanc de susie otero
La bague marguerite cristal saphir et or blanc de Susie Otero © Susie Otero

Quelle est votre source d'inspiration pour la création de vos bijoux ?
Je ne sais pas ! C'est un vrai ressenti, une envie de faire. Par exemple, pour la ligne "Les Fleurs du Mal", j'avais tout simplement une envie de faire des fleurs, une impulsion. J'aime beaucoup les fleurs et c'est aussi une thématique classique en joaillerie. J'ai voulu faire des fleurs, mais de vraies fleurs, c'est-à-dire taillées dans la matière, sur la base d'une recherche de pétales, avec celles qui m'inspiraient le plus et dont le sens me parlait : l'azalée " Jolie madame ", la violette pour sa connotation très féminine, la marguerite, toute souple, toute pure... J'aime ce côté fort et fragile à la fois.

Et pour votre collection actuelle baptisée "Légendes" ?
Elle a vu le jour fin 2009. Là, j'avais envie de féerie, de légèreté, de contes de fée qui nous font sortir de notre quotidien (Merlin l'Enchanteur, papillons...), de choses hors temps. Dans cette collection, il y a toute une partie de bijoux liée au jardin, aux  fleurs, au végétal avec la ligne " Eden ", pour saisir davantage les liens avec l'essentiel : la nature. Une envie d'aller vers plus de simplicité et de naturel à la fois.

Une fois l'idée trouvée, comment mettez-vous cela en pratique ?
Au départ, ce sont quelques esquisses sur des symboles, des idées sur le papier. Que je reprends ou pas. Ensuite, je travaille avec de vrais dessinateurs qui font le bijou complètement. Pour certains, juste le trait de crayon suffit. D'autres ont besoin du dessin avec une échelle, le nombre de diamants...

D'autres maisons joaillères vous inspirent-elles ?
Je suis évidemment marquée par l'histoire de la maison Cartier, ses archives d'un point de vue artistique. C'est une richesse extraordinaire. Mais je ne fais pas du Cartier. Je ne reprends pas des styles ou des bijoux. Mais ce que j'ai gardé, c'est l'exigence dans les proportions, les structures, ce qui était une constante chez Cartier. Tout comme un certain niveau d'exigence élevé sur la fabrication et le détail du produit. C'est l'essentiel quand on vend du luxe. Après, d'autres joaillers me parlent plus en terme esthétique comme Van Cleef & Arpels par exemple, qui est poétique, douce. J'y retrouve une sensibilité qui est mienne.

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