Interview d'un créateur joaillerie décomplexé "Nous sommes les rois de l'inutile mais la joaillerie existera toujours"
Vous vous êtes récemment lancé dans la création de montre avec la Graphique One. Comptez-vous développer l'horlogerie ?
C'est effectivement une nouvelle activité, venue un peu par hasard. J'ai réalisé un bracelet manchette en 2007 dans la collection Graphique. En le regardant, on se dit tout de suite que cela pourrait être une montre. C'est comme cela qu'est née la Graphique One, qui a connu un beau succès au salon de l'horlogerie de Bâle. Elle commence tout juste à arriver sur notre réseau. Je n'ai pas la prétention de faire de l'horlogerie... Disons que je fais des bijoux qui donnent l'heure !
Pensez-vous que la joaillerie ait encore un bel avenir devant elle ?
Le marché est assez restreint aujourd'hui, notamment en Europe de l'ouest, mais les marchés émergents, comme la Russie, explosent. Dire que cela sera facile, non, surtout avec la crise actuelle. Nous sommes quand même les rois de l'inutile ! Mais la joaillerie existera toujours, tant qu'il y aura des femmes.
Vous possédez une adresse près de la place Vendôme. Comment vous situez-vous par rapport à de grands joailliers ?
On est encore tout petit à côté des grands noms de la place Vendôme. Mais notre adresse rue de la Paix est magique ; elle marche très bien. Mais on a encore du chemin à faire...
Justement, comment se présente le réseau Jean-Marc Garel aujourd'hui ? Quels sont vos projets, à plus ou moins long terme ?
Nous comptons une cinquantaine d'employés. Nous avons environ deux cents points de vente en France, une boutique en propre à Paris, et bientôt une autre à Cannes, en décembre 2008. Nos objectifs sont de forcer pas mal sur l'export, en Russie, au Benelux, aux Caraïbes, au Canada... Pour les Etats-Unis, on attendra encore un peu. Nous allons également lancer début 2009 une nouvelle version de notre site Internet avec davantage de produits et d'informations. Nous n'envisageons pas de vente en ligne pour l'instant, cela pourrait faire du tort à notre réseau. Chaque chose en son temps ! On avance, mais un pied devant l'autre.