Alain Faust : entretien avec le fondateur du Salon des Belles Montres

Alain Faust, ancien président de l'horlogerie Cartier et fondateur du Salon Belles Montres, nous remet les pendules à l'heure en matière de montres de luxe ! Le spécialiste nous prodigue ses conseils.

Alain Faust : entretien avec le fondateur du Salon des Belles Montres
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Pouvez-vous nous expliquer ce qu'est une montre de prestige ?
C'est très compliqué à définir car cela est vraiment subjectif. Le prestige est l'idée que l'on s'en fait quand on le porte. Il faut avant tout qu'un tel achat fasse plaisir et que l'on s'imagine en train de le porter.

Y-a-t-il des horlogers à privilégier pour que le garde-temps ne perde pas de valeur ?
Il faut acheter des montres dont la marque est pérenne, des manufactures historiques comme Cartier ou encore Vacheron Constantin. Mais, on peut également faire confiance à des maisons plus jeunes dans le milieu de l'horlogerie comme Chanel.

Quels conseils pouvez-vous donner pour l'achat d'une montre d'exception ? 
Pour le neuf, il est primordial d'acheter en France dans le réseau de revendeurs de l'horloger choisi. Pour les montres de luxe d'occasion, les dealers spécialisés se trouvent un peu partout. Le plus important est d'avoir le certificat d'authenticité pour connaître son origine. Et puis, il est facile de connaitre la cote d'une montre pour se faire une idée du prix. Enfin, en ce qui concerne la contrefaçon, il est difficile de se tromper sur la valeur d'une montre, une Rolex à 100 euros par exemple est forcément une fausse !

Comment choisir une belle montre ?
Cela dépend de vos objectifs. Il y a trois façons d'aborder son achat... Tout d'abord, ceux pour qui une montre ne sert qu'à donner l'heure. D'autres, au contraire, s'intéressent particulièrement aux prouesses techniques incroyables comme celles des montres à complications avec des chronos, des phases de lunes ou encore des tourbillons (qui sont les complications suprêmes !). Enfin, certains s'intéressent à l'horlogerie par l'esthétisme.

Les montres sont aujourd'hui autant portées par les hommes que les femmes, ce qui n'était pas le cas auparavant...
En effet, avant, les femmes portaient soit des petites montres soit des montres avec des diamants. On note une évolution depuis une vingtaine d'années avec l'apparition des grosses montres. Je pense que ce qui a lancé le mouvement est le modèle Pacha de Cartier. On disait à l'époque que cette montre était portée par "les belles italiennes" ! Les femmes les mettaient au-dessus de leur pull pour qu'on les voit. Aujourd'hui, beaucoup d'entre elles, notamment à des postes importants, portent des montres techniques. D'ailleurs, la tendance va dans ce sens : la femme est peut-être l'avenir de l'horlogerie !

Pouvez-vous nous éclairer sur les différents mouvements de montre mais aussi sur l'entretien ? 

Il existe trois types de mouvements :
 les montres à quartz avec une pile à changer tous les 18/24 mois
 les montres à mécanisme. Elle se remonte en permanence grâce aux mouvements du poignet. Lorsque l'on ne la porte pas, le mécanisme s'arrête et il faut donc la remonter manuellement.
 les montres à hautes complications. Elles sont dotées de phases de lune et donc de quantièmes perpétuelles, sans rentrer dans les détails ! Par contre, lorsque la monte s'arrête (même principe que les montres à mécanismes), le mécanisme est beaucoup plus compliqué à remettre en route. Certains collectionneurs ont des armoires équipées d'écrins rotatifs pour qu'elles soient continuellement en mouvement !

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Alain Faust est à l'initiative du Salon Belles Montres. © DR