Haute couture : anges majestueux chez Stéphane Rolland
Stéphane Rolland, l'architecte du vêtement, joue à nouveau des volumes dans une variation immaculée. Un grand moment de haute couture.
Mardi 22 Janvier 2013. Palais de Tokyo. 14h50, le défilé du créateur français commence... Les musiciennes vêtues de toges blanches virginales, s'installent sur leur piédestal, à l'image de déesses grecques veillant sur l'harmonie du défilé. Elles jouent du violon et du violoncelle, puis sont relayées par un son électronique très dense. Le show est lancé. La longueur des robes et des pantalons est vertigineuse, à tel point que certains mannequins chutent ou trébuchent. Mais la magie opère. Les créations sont toutes réalisées dans des matières fluides qui accompagnent avec élégance la démarche grandiose des modèles. Les traînes blanches frôlent le sol avec légèreté même si certaines sont appesanties par des sequins ou des volants. Les volumes s'épanouissent au niveau des épaules et atteignent des sommets, jusqu'à former un halo de dentelle autour des visages discrètement maquillés. Ils se concentrent aussi au niveau des hanches et forment des vagues douces de taffetas, mais aussi autour du col où l'on a l'impression surnaturelle que le tissu veut s'échapper du corps.
Divine ou démon ?
Le blanc est un leitmotiv. Il est agrémenté, sur un modèle uniquement, d'une ceinture d'émeraudes. Il est magnifié par des bandes noires, surtout au bas des robes. Il permet la fluidité du défilé et le développement d'un réseau d'influence artistiques. Les mannequins sont des anges modernes et leurs ailes prennent la forme de capes en soie transparente ou en satin. Mais les modèles incarnent aussi paradoxalement des femmes fatales. Les jambes apparaissent et disparaissent sous les fentes, les décolletés plongent sur les poitrines et pas seulement. Lorsque les mannequins nous tournent le dos, c'est un second enchantement. Il est traversé par de bandes de satin noir ou blanc. La peau apparaît comme partie intégrante des robes et des combinaisons. Les modèles se succèdent et diffusent une atmosphère où seule règne la légèreté. Jusqu'au grand final... Habillée d'un tailleur blanc cassé surmonté d'une longue cape et d'un col évoquant un banc de corail immaculé, une femme d'une beauté mûre et hypnotisante, traverse le podium, avec froideur et majesté.
Stéphane Rolland a donc donné à voir et à entendre un spectacle enchanteur et pur, une vraie respiration.
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Coulisses, podium, interview du couturier... Découvrez le défilé haute couture printemps-été 2013 de Stéphane Rolland