Défilé Frank Sorbier : couture technologique

Frank Sorbier sort une fois de plus des sentiers battus avec un défilé surprenant. Un mélange audacieux, entre sacralisation des nouvelles technologies et ode à la tradition.

Défilé Frank Sorbier : couture technologique
© Imaxtree.com

Premier acte. Sur la scène du Théâtre Antoine à Paris, une princesse vêtue d'une robe immaculée sert d'écran géant. En face, une fée l'ensorcelle, sculpturale dans un fourreau noir. Sur cette Peau d'Âne d'un nouveau genre défilent alors des images, créations numériques haute couture. "Peau de 3D", c'est le nom choisi par le couturier parisien pour la première partie de son défilé. Un hommage aux contes et aux images qui le hantent depuis toujours.
Passé le futurisme de l'acte un, la tradition reprend ses droits. Mais toujours loin des conventions. Le créateur n'a pas voulu d'un défilé, il a imaginé un spectacle. Ici, les mannequins ne défilent pas. Elles passent, arborant fièrement les créations alambiquées, avant de se figer sur les planches aux côtés de Shy'm (marraine de la collection) et de Frank Sorbier lui-même.
Dans l'histoire contée par le créateur, le noir est roi. Il s'affiche en total look sur des pièces aux allures fifties et sur des robes faites de lianes de tissus. Il s'invite aussi en version cuir sur des cuissardes, des gants, ou dans les ronds d'une robe entièrement découpée.
Comme des réminiscences enfantines, quelques fantaisies s'invitent sur les silhouettes : des horloges sur un jupon qui tombe jusqu'aux pieds, une envolée de colombes dessinées sur une veste, des graffitis colorés sur une robe de soirée, des poches en porte-monnaie sur une veste de smoking... Autant de détails qui rappellent que la haute couture de Frank Sorbier est avant tout un appel à l'imaginaire. Comme il le dit lui-même : "Elle est tout à fait immatérielle. Le rêve est fait de cela : un condensé de vertiges sensoriels."

"Le défilé Franck Sorbier haute couture automne-hiver 2012-2013 en vidéo"