Le Festival international d'Agatha Christie

Quand "les plantes" le décor. Avec déjà plus de deux milliards de livres vendus, dont cinq millions chaque année, la reine du crime méritait bien un festival. De renommée internationale, l'événement a lieu à Torquay et ses alentours chaque fin de mois de septembre. L'essentiel de la programmation se tient au Festival Hub à Torrey Abbey, superbe site médiéval dans Torquay dont le jardin avoisinant est d'une beauté époustouflante. Autour des ruines de l'abbaye, roses, dhalias, plantes exotiques et vivaces herbacées offrent une balade pittoresque et apaisante. Sous les serres chauffées, plantes tropicales et désertiques réchauffent les sens. Au milieu de ce paysage floral, se niche un carré de plantes réservé à la reine du crime... à ne surtout pas toucher. Les lecteurs avertis des romans d'Agatha Christie ne le savent que trop bien : nombre des victimes de ses oeuvres meurent par empoisonnement dont la majorité des toxines sont extraites de plantes. Avant de devenir l'écrivain qu'on connait, la jeune Agatha fut infirmière bénévole puis assistante-chimiste dans un hôpital militaire. De ces expériences, elle apprit à manipuler des poisons végétaux, mortels si utilisés à forte dose. Pour apprendre à les identifier - on n'est jamais trop prudent ! - Alison Marshall, jardinière en chef consacre depuis 2009 une parcelle de plantes tueuses dans le jardin de l'Abbaye. Classées par têtes de mort selon leur degré de dangerosité, les végétaux ont tous été utilisés par les personnages d'Agatha Christie. 
Les plantes dans l'oeuvre d'Agatha Christie : La protéine mortelle du ricin - cinq têtes de mort - fit ainsi trois victime dans La Maison de la mort après avoir été dissimulée dans des sandwichs aux figues. La belladone et ses baies sécrétant de l'atropine s'invite dans Les Quatre et plus précisément dans les yeux d'Hercule Poirot qui s'en distille quelques gouttes pour dilater sa pupille. Si le détective avait eu la main trop lourde, c'est qu'Agatha Christie cherchait à s'en débarrasser. De la famille des solanacées, la plante affiche trois têtes de mort... 
©  Alice Thierry

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